Montrer moins, expliquer plus
En fait-on trop sur la grippe aviaire ? La réponse à cette question que tout le monde se pose (media compris) à ce stade de la « crise » est loin d’être univoque. Du point de vue sanitaire, les mesures de protection prises autour du foyer de l’Ain et le confinement (ou la vaccination dans certains cas limités) de l’ensemble des élevages français sont à la hauteur des menaces qui pèsent sur le cheptel. Le premier cas en élevage (qui restait à confirmer vendredi) apparu chez des dindes cloisonnées confirme la nécessité de mesures de précaution sévères. Une épidémie dans les élevages, c’est le péril n° 1 pour la filière avicole. Les professionnels hollandais, qui ont dû abattre des millions de volatiles en 2003, peuvent en témoigner. Mais en parle-t-on trop, ou plutôt, en montre-t-on trop ? La question est sans doute plutôt là. Dans leur souci de transparence, le gouvernement et les autorités sanitaires ont un peu exagéré la mise en scène ces derniers jours : les images de ministres en masque et combinaison intégrale ne sont pas les plus efficaces pour rassurer une opinion mal informée sur l’innocuité des produits. C’est peut-être triste, mais la télévision est comme ça. Il est plus que temps de passer à la phase suivante, en dotant la filière avicole d’une vraie force d’information du grand public, de celle qui permit naguère à la production bovine de se tirer d’un très mauvais pas. Le gouvernement a l’air prêt à y aider la filière. C’est une occasion à ne pas manquer.