Les volailles du Gers se veulent optimistes en dépit de la crise
Comme toutes les filières volailles de France, celle du Gers connaît des semaines difficiles, depuis l'annonce de l'arrivée de la grippe aviaire aux portes de l'Europe. « Les ventes au départ de nos deux abattoirs de Condom et Sarramon ont chuté de 20 à 25 % les semaines 42 et 43, pour se stabiliser aujourd'hui à -15 % sur l'ensemble des volailles que nous produisons,explique Pierre Buffo, directeur de l'Association avicole du Gers . Sur la dernière période d'élevage, soit 12 semaines pour les volailles Label et 7 pour les standards, nos abattoirs ont perdu 5 millions d’euros et nos producteurs, 2 millions d’euros».
Selon les accords écrits passés entre producteurs et abatteurs, ces derniers sont tenus d'acheter les volailles prévues au planning, avec un report toléré de 3 jours pour les standards et 10 à 12 jours pour les Label, période après laquelle les bêtes sont trop grosses pour être commercialisées. Les abattoirs sont donc obligés de stocker les produits en congélateurs. « Mais nous assistons à une remontée très douce et nous sentons un frémissement de reprise, qui aboutira, nous en sommes persuadés, au retour d'une situation normale, poursuit Pierre Buffo. C'est pourquoi nous lançons actuellement une grande campagne, qui vise à réveiller les papilles du consommateur » (voir encadré).
Un frémissement de reprise
En dehors des dernières semaines, marquées par la crise, l'exercice 2004-2005 de Vivadour/Volgers « a été plutôt favorable, avec une nette progression des productions fermières du Gers, en particulier le poulet et la pintade », comme le souligne Alain Da Dalt, directeur de Volgers. Fort de 650 producteurs, le groupement a produit 9,3 millions de volailles à rôtir, dont près de 50 % sous Label Rouge. Les familles ayant le plus progressé sont celles sous Label Gers (+ 8 %), les pintades (+ 13 %) et les produits festifs (+ 5 %), notamment le chapon qui connaît une croissance régulière. Pour une meilleure organisation des producteurs de volailles gersois -les abattoirs ayant déjà été restructurés récemment pour ne plus garder que deux outils-, la filière Vivadour/Volgers espère qu'à court terme, le département ne comptera plus qu'un seul groupement, associant Volgers, Codigers et Silos Vicois. Une simplification des structures qui permettrait d'éliminer des frais intermédiaires et de mieux rémunérer les producteurs.
Dans le secteur des palmipèdes, la production de canards est également en augmentation de + 8 %, pour répondre à la demande du marché, avec 2,05 millions de prêts à gaver et 1,8 million de canards gras. Vivadour/Volgers est, par ailleurs, leader dans la production d'oies grasses, un secteur qui a augmenté de 27 % cette année, pour atteindre 40 000 têtes. Vivadour est aujourd'hui associée aux coopératives Maïsadour et Val de Sèvres, au sein d'une holding spécialisée dans le foie gras, et tous ses palmipèdes sont transformés par Delpeyrat, outil industriel du groupe. Une restructuration qui donne aux éleveurs « une visibilité à long terme ».