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Les temps sont devenus difficiles pour l’emmental

Les producteurs du premier fromage consommé en France mettent en cause les pratiques des distributeurs mais aussi l’apparition de produits râpés ressemblant à l’emmental mais d’origine végétale. 

Habitués à la croissance de leurs ventes depuis plusieurs années, les fabricants d’emmental ont connu un exercice 2003 décevant à l’image des pâtes pressées cuites dont la production a diminué de 4,2 % à 309 024 tonnes. « Les ventes mensuelles d’emmental ont été en baisse tout au long de l’année (sauf en janvier et décembre), indique le Syndicat interprofessionnel du gruyère français (SIGF) dans son bilan annuel. Sur l’année complète, le recul s’élève à -3,5 % à 231 739 tonnes ».

Dans le même temps, la production d’emmental a reculé de 5,1 % pour s’établir à 244 943 tonnes. Si près de 90 % de la production est réalisée par 6 intervenants, le SIGF note toutefois que « la pause dans la concentration de la filière observée en 2002 se confirme puisque le tonnage fabriqué par les 6 premiers groupes est en recul de 5,7 % ». Tous les segments sans exception sont touchés mais la situation est particulièrement difficile pour les produits industriels qui représentent 0,7 % du marché après une chute de leurs ventes de 29 % et l’emmental râpé supérieur à 1 kg (15,3 % du marché, -6,8 %). « L’emmental, pour lequel il faut 12 litres de lait par kilo, a un prix assez élevé pour les industriels, explique Michel Roche, secrétaire général du SIGF. Ces derniers se tournent donc vers de l’emmental allemand moins cher ou vers d’autres fromages comme le gouda par exemple ».

Les similis râpés font râler les laiteries

Quant à l’emmental destiné aux consommateurs, il a également souffert. Poids lourd du marché (68,4 % de PDM), ses ventes ont connu une baisse de 2,5 %. Plus inquiétant, les ventes de râpé, habituellement très dynamiques, sont stables. Une situation que ne peut contrebalancer l’emmental en morceaux délaissé par les consommateurs. « Certains distributeurs lancent des produits râpés sous leurs marques fabriquées à base de caséine et de matière grasse végétale qui concurrencent le véritable emmental râpé, s’insurge M. Roche. Ce produit n’apportera pas la même satisfaction au consommateur qui concluera que l’emmental râpé n’est pas bon et s’en détournera ». Les fabricants d’emmental sont d’autant plus amers que ces produits mis sur le marché par plusieurs distributeurs ont un prix de revient pouvant aller du simple au double par rapport à celui de l’emmental râpé.

M. Roche pointe par ailleurs du doigt la politique de prix de la GMS. Car si le prix moyen de l’emmental est en légère baisse de 0,2 % en 2003 après trois années de progression, il augmente dans les linéaires (+0,9% pour le râpé libre-service, +1,4 % pour les morceaux LS). « Les distributeurs ont obtenu de meilleures conditions mais on constate qu’au final ils cherchent uniquement à accroître leurs marges », juge le secrétaire général du SIGF. Ce dernier s’inquiète aussi de la forte progression du hard discount qui représente 20,9 % des ventes d’emmental contre 12 % pour l’ensemble des produits laitiers.

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