Les Saveurs du Liban conquièrent la grande distribution
Jonathan Queiralat en était à son quatrième salon et à son deuxième Sial, et son stand Saveurs du Liban au sein du pavillon Pays de la Loire a intrigué beaucoup de monde cette semaine au parc des expositions de Villepinte. Issu d’une famille de grands restaurateurs, originaire du Mont Liban, ce jeune chef d’entreprise est en passe de réussir son pari : montrer que les Français aiment la cuisine de son pays. Venu faire ses études de Commerce en France, Jonathan Queiralat commence son aventure en montant un restaurant libanais à Nantes. « Et puis j’ai fait une étude de marché et j’ai découvert que le marché exotique était en pleine évolution dans les linéaires frais libre-service français», raconte-t-il. Jusqu’alors aucun industriel ne s’était lancé sur le créneau du Libanais. Pourtant en 5-6 ans, le nombre de restaurants libanais a explosé en France et surtout à Paris pour venir prendre la 3e place du podium juste derrière les restaurants italiens et asiatiques. On en compte aujourd’hui 500 en France dont 250 à Paris. Jonathan Queiralat pense que cet engouement peut s’étendre aux marchés des plats cuisinées en GMS.
Il commence par travailler sur des recettes avec l’école d’ingénieurs de Nantes (Enitia) avec l’objectif de rester sur l’authentique en conservant le goût des épices, essentiel dans la cuisine libanaise. Puis, il part à la recherche d’industriels partenaires. Le groupe LFA, spécialiste de la restauration hors foyer, mord à l’hameçon. Dans le même temps, le projet de Jonathan Queiralat est sélectionné pour son innovation par Agropole.
500 000 euros de CA prévus en 2005
L’entrée en production commence en octobre 2002. Et rapidement les enseignes de proximité Lafayette, Champion, Casino, Leclerc, Intermarché et Systeme U décident de tester les produits en magasin (poulet au riz, aubergine farcie poulet au citron, boulettes de viande mijotées , aubergines à la tomate, lingots blancs à la tomate, lentilles au riz...). « J’ai réalisé 100 000 euros de CA en 2003/2004, le chiffre devrait atteindre 400 à 500 000 euros en 2005. Après, ça doublera tous les ans pendant trois ans», affirme le jeune entrepeneur. Devant le succès de la gamme, qui réalise des rotations meilleures que les autres produits exotiques, les enseignes vont passer au-delà de la phase de test et Auchan va bientôt commencer avec Saveurs de Liban. Les autres enseignes d’hypermarché pourraient bien suivre le pas. Pour l’instant, 60 personnes travaillent en permanence à la fabrication des plats, dont une grande part est manuelle, pour une capacité de production de 15 tonnes par jour.
En 2005, Jonathan Queiralat prévoit également de s’attaquer à la restauration commerciale: aussi bien traditionnelle que libanaise.