Les opposants agricoles aux biocarburants vont se faire entendre
Très en vogue, les biocarburants ne déclenchent pas l’enthousiasme de tout le monde. La Coordination Rurale et sa branche spécialisée l’OPG (organisation des producteurs de grains) vont prendre la parole la semaine prochaine pour présenter des alternatives aux solutions proposées actuellement. L’établissement de filières plus courtes ainsi qu’une meilleure rémunération des producteurs sont réclamés depuis longtemps par l’organisation syndicale. Les nombreux paramètres en jeu pour déterminer le prix final des biocarburants, comme le prix du pétrole, la pérennité des défiscalisations accordées ou encore le prix des matières premières agricoles laissent planer l’incertitude sur leur viabilité a estimé le président de l’OPG Nicolas Jaquet, qui voit dans la précipitation affichée sur les biocarburants un avenir « porteur d’une vraie insécurité ». La possibilité d’importations d’éthanol brésilien (dont le prix est largement inférieur au coût de production français), la concurrence entre filières alimentaire et non-alimentaire et les prix moins rémunérateurs proposés aux producteurs du fait de la contractualisation ne risquent pas d’entraîner l’adhésion de la Coordination, qui déplore la promotion d’une démarche industrielle dont la valeur ajoutée va échapper aux agriculteurs. Le syndicat préconise l’utilisation des céréales et grandes cultures en circuits plus courts (huile végétale pure par exemple) ainsi qu’une meilleure maîtrise des prix en réorientant le cas échéant les productions vers la combustion (chauffage au blé). Ces pistes seront évoquées le 30 mai lors d’une rencontre avec la presse, au cours de laquelle la Coordination « dévoilera d’autres cartouches ».