Les éleveurs laitiers plébiscités par les Français
En mal de reconnaissance les éleveurs laitiers ? A en croire les principaux intéressés, ces derniers souffriraient d'un déficit d'image, d'incompréhension ou de critiques. Mais du point de vue du grand public, la perception est toute autre : 90 % des Français ont une excellente opinion de la profession, qui devance toutes les autres productions agricoles. Ces enseignements tirés de deux sondages diligentés par le Cidil (l'un opéré auprès des éleveurs par l'institut CSA, l'autre réalisé auprès du grand public par TLB) révèlent le capital de sympathie dont bénéficie la profession, qui représente l'attachement à la terre et aux animaux.
Bien que percevant de manière positive le rôle des producteurs, les Français ont une représentation imparfaite du métier puisqu'ils considèrent qu'une petite exploitation comporte en moyenne 54 vaches, et 315 pour une grande. La moyenne française n'atteint en fait que 39 bêtes par exploitation.
Pour autant, les Français sont conscients de la situation économique de la branche, et 84 % considèrent que les grandes exploitations domineront à l'avenir. « Je suis assez surpris de l'importance que les éleveurs attachent à leur image » a expliqué Henri Brichart, président de la Fédération des producteurs de lait et du Cidil. « Cela prouve que nous ne vivons plus en vase clos ».
Dépendants de la Pac
Pour 51 % du grand public, la production de lait est une activité ayant de l'avenir, bien que 82 % des sondés considèrent les exploitants « dépendants de la PAC ». Côté agricole, cette fameuse politique représente l'essentiel des aspects contraignants du métier. La charge de travail, estimée à 55 heures par semaine et à laquelle s'ajoutent les deux traites quotidiennes 365 jours sur 365, nécessite que la passion s'en mêle. « Mais il y a des aspects positifs, comme une vie familiale bien remplie. Le contact avec les enfants est permanent » explique M. Brichart. De quoi compenser les incertitudes liées à un métier en pleine mutation, au moment où les installations sont de plus en plus difficiles.
La confiance des Français envers leurs producteurs laitiers constitue néanmoins un terreau favorable à la reconnaissance du travail accompli (84 % des exploitants estiment qu'il existe un décalage entre la réalité du métier et sa perception de l'extérieur). Pour diminuer ce pourcentage, « il suffit de rompre la glace et d'échanger les points de vue », assure M. Brichart. Il serait dommage de se priver d'une telle cote d'amour.