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Les distributeurs de fruits tentent d’essaimer

Malgré la menace d’une interdiction, les distributeurs automatiques de fruits font leur entrée dans les lycées.

Al’image de la navette parlementaire qui a accompagné le texte de loi sur la santé publique, le débat autour de la présence des distributeurs automatiques à l’école a brouillé les pistes. Interdits pour les uns, pas pour les autres, ces fameux distributeurs n’ont pas eu le temps de souffler durant l’été.

Le communiqué de l’Afssa daté du 14 septembre a le mérite d’éclaircir les choses. L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments a, en effet, rappelé que son comité d’experts spécialisés « s’est félicité du vote d’un article interdisant les distributeurs de boisson sucrée et confiseries dans les lycées et collèges ». En revanche, l’Afssa n’a pas recommandé « qu’une interdiction porte sur l’eau ou sur les fruits, dont la consommation est encouragée dans le cadre du Plan national nutrition santé ». Si cette prise de position se veut rassurante pour les expériences tentées dans plusieurs établissements d’Île de France, un examen attentif du texte de loi révèle quelques lacunes.

Une circulaire en attente confimera l’exception

Dans sa version définitive adoptée le 30 juillet dernier, la loi de santé publique stipule en effet que « les distributeurs automatiques de boissons et de produits alimentaires payants et accessibles aux élèves sont interdits dans les établissements scolaires à compter du 1er septembre 2005 ». En suivant ce raisonnement, les fruits se retrouvent sur un pied d’égalité avec les barres chocolatées et autres boissons sucrées, produits montrés du doigt.

Pour corriger le tir, et confirmer l’exception des fruits et de l’eau, le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a déclaré vendredi qu’il prendrait prochainement une circulaire tenant compte de l’avis de l’Afssa. Cette annonce, qui a un peu moins d’un an pour être effective, coïncide avec le récent développement (à petite échelle certes) des distributeurs de fruits dans 13 lycées et collèges d’Île de France.

Sophie Lelièvre, du Comité de promotion des produits agricoles et agroalimentaires d’Ile de France, indique que le premier trimestre de cette année aura valeur de test. Les attentes des adolescents seront particulièrement étudiées, afin de déterminer s’ils se lassent des produits offerts ou s’ils veulent d’autres fruits. La première expérience d’implantation, réalisée trois semaines durant dans un lycée de Seine-et- Marne, a, si l’on peut dire, porté ses fruits, puisque les élèves ont consommé plus de 10 kg de pommes par jour, obligeant Bernard Oudard, arboriculteur de l’Union des vergers d’île de France, à réapprovisionner la machine plus souvent que prévu.

La démarche entreprise, qui va dans le sens d’une meilleure politique de santé publique, devrait permettre d’inculquer aux jeunes le goût des fruits, une denrée alimentaire qui n’est pas leur fort. Pourtant, sur le papier, la pomme fait mieux que les sucreries habituellement disponibles : environ 60 calories contre 250, pour un prix de vente inférieur de moitié. Sans oublier les bénéfices nutritionnels apportés par les oligo-éléments et les fibres, associés à un faible taux de sucre, au contraire des barres et boissons traditionnelles. Si l’accueil des élèves semble bon, le bilan pourra être tiré d’ici quelques mois. On saura alors si le distributeur de fruit est à classer dans la catégorie des succès éphémères, ou s’il s’enracinera durablement dans les établissements.

Rédaction Réussir

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