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Les champagnes de vignerons en campagne

Vignerons indépendants et coopératives entendent peser dans la concurrence avec le négoce.

Les « Champagnes de Vignerons » mènent depuis le début du mois une campagne dans la presse pour sensibiliser les consommateurs aux particularités des vins de champagne produits par les vignerons indépendants et les coopératives de la région, qui se démarquent des célèbres marques du négoce (Moët et Chandon, Pommery, etc.).

Une autre planète

Créée en 2001, la marque collective Champagnes de vignerons est l'émanation du syndicat des vignerons de champagne dont les adhérents, domaines familiaux ou union de producteurs, souhaitaient capitaliser sur une identité visuelle et une communication spécifiques. « Nous disposons d'un budget de 1,6 million d'euros annuels, investi à parts égales dans la publicité d'une part, les relations publiques et la communication interne d'autre part », témoigne Sandra Cizeron, la responsable communication et promotion du syndicat. « Nous souhaitons y associer les vignerons eux-mêmes le plus étroitement possible. Le but, c'est de faire valoir nos particularités et de rajeunir notre clientèle, plus âgée en moyenne que celle des marques du négoce. »

Le budget peut paraître symbolique si on le compare aux sommes investies dans la publicité par le négoce. « On n'est pas sur la même planète, reconnaît Serge Lefèvre, le président d'Union Champagne. Là où nous investissons sur notre propre marque -en l'occurrence, Saint Gall- 30 à 40 centimes par bouteille, les grandes marques y mettent jusqu'à 3 euros ». Il reste que la marque Champagnes de Vignerons a été adoptée par une bonne partie des 5000 vignerons champenois concernés, tant sur les bouteilles que près des exploitations.

Le spectre des vins couverts par la marque-ombrelle est large. Les Champagnes de vignerons pèsent la moitié de la surface du champagne et près d'un tiers des ventes de l'appellation (47% des champagnes vendus en France, 13% de ceux vendus à l'export). Ces vins sont élaborés soit par les vignerons soit par les coopératives, qui les vinifient pour alimenter leurs propres marques ou celles de leurs vignerons. Le secteur des Champagnes de vignerons est donc très atomisé. Les deux premières marques des coopératives (Nicolas Feuillate et Jacquart) pèsent 10 et 7 millions de bouteilles environ, loin des plus de 25 millions de Moët et Chandon.

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