Les AOC Quincy et Reuilly se développent
Face aux grands frères sancerre et pouilly-fumé qui produisent respectivement 168 000 et 72 000 hl exportés à 55-60 %, les vignobles de quincy et reuilly commencent à émerger. A l’export, globalement en progression depuis plusieurs années sur les vins de Centre-Loire, les sancerres restent les leaders incontestés avec une valorisation dans la tranche des 20-30$. Ils sont devenus en 15 ans la première appellation commercialisée en Val de Loire devant les touraines et les muscadets. Le renouvellement de l’offre avec des sancerres rouges rencontre par ailleurs un intérêt récent auprès des distributeurs. Le succès des deux locomotives ne se dément pas mais leur potentiel tend à arriver à saturation ; leurs deux voisins pourraient donc en profiter.
Des prix raisonnables
Le quincy (13 000 hl sur 223 ha uniquement en blanc) n’exporte encore qu’à 18 % mais « commence à bénéficier de la flambée des prix du sancerre et de la forte demande en sauvignon blanc aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, deux marchés majeurs avec la Belgique,commente Benoît Roumet, directeur de l’interprofession des vins du Centre. De plus, il bénéficie déjà d’une jolie notoriété et se prononce facilement en anglais ».
C’est loin d’être le cas du reuilly (9000 hl sur 186 ha), handicapé pour cela à l’export (15 %) et dont les blancs et les rosés particulièrement atypiques, sont moins courtisés outre-Atlantique. Mais l’appellation, qui offre une palette de trois couleurs dans une fourchette de prix également raisonnable (6 à 8 euros départ cave), progresse en Grande-Bretagne et en Europe du Nord. Elle manque encore de notoriété hors région et la structure majoritaire de petits vignerons offrant de plus faibles volumes l’a jusqu’à présent cantonnée à une clientèle plutôt locale. Les deux vignobles du Berry, entre Vierzon et Issoudun, souffrent moins de la pression immobilière du Sancerre et du Pouilly et voient ainsi s’installer beaucoup de jeunes vignerons dont les parents sont déjà propriétaires. Une tendance de bon augure pour des AOC qui étaient redescendues à une cinquantaine d’hectares dans les années 80.