Les agriculteurs poursuivent les manifs contre le livret européen
Cinq cents agriculteurs selon la police, 800 selon les syndicats, ont manifesté hier à Arras, et environ 200 à Lille, contre les contraintes imposées aux exploitants par la nouvelle Politique agricole commune (PAC). A Arras, les manifestants ont défilé dans les rues de la ville habillés en bagnards, jusqu’à la Direction départementale de l’agriculture et des forêts, qu’ils ont désignée sur une banderole comme le « pénitencier des paysans ». « Parmi les centaines de points qu’on va nous demander de respecter, il y a des choses irréalisables dans les exploitations », a déclaré le porte-parole de la FDSEA du Pas-de-Calais, Christophe Polin (lire notre édition d’hier). A Lille, une délégation reçue par le préfet a remis symboliquement des CV d’agriculteurs candidats au poste de « contrôleur ».
« Je déclare être fortement motivé par le métier de contrôleur car je connais toutes les ficelles pour mettre un maximum de pénalités à mes anciens amis agriculteurs », indiquait l’un de ces agriculteurs dans son CV. « Nous ne refusons pas les contrôles, nous refusons l’hypercontrôle et la volonté de débusquer la première faute non intentionnelle mineure », a déclaré à la presse le président de la FDSEA du Nord, Marc Ruscart. « Quand je regarde les documents de ‘conditionnalité’ envoyés par le ministère de l’Agriculture (qui énumèrent toutes les règles pour être éligible aux aides de l’UE, ndlr ) et que je lis 140 fois le mot ‘contrôle’, je trouve ça inacceptable », a-t-il ajouté.