Légumes industriels : la Pac en question
Après deux ans de progression, les surfaces consacrées à la production de légumes destinés à la conserverie avaient accusé, en 2003, un recul initialement consenti dans un souci de recherche d’équilibre avec les besoins des conservateurs. Mais des conditions climatiques exceptionnelles avaient entraîné des baisses de production plus importantes que prévu.
Cette année, au vu des résultats relevés par le Cenaldi la production retrouve un niveau normal. Pour les organisations de producteurs, réunies au sein du Cenaldi, les préoccupations pour cette campagne ne sont donc pas dans le résultat économique. En revanche, l’inquiétude demeure s’agissant de l’application de la réforme de la politique agricole commune et des risques spécifiques qu’elle implique pour des productions non aidées, comme les légumes industriels : par exemple la menace de distorsion de concurrence avec des pays comme l’Allemagne adoptant le régime de la régionalisation.
Les légumiers industriels s’inquiètent aussi de leur sort en cas d’abandon pour des raisons majeures (fermetures d’usines) de leur production. Ils demandent donc de pouvoir retourner alors vers des cultures SCOP en bénéficiant des primes découplées correspondantes. Comme des aides seraient prélevées sur l’enveloppe de la réserve nationale, cette démarche ne soulève pas l’enthousiasme des producteurs « Scopés ». Sollicité pour arbitrer, le conseil de la FNSEA se déclare effectivement favorable au principe mais le mécanisme pour y parvenir paraît beaucoup moins avancé que le souhaitent et parfois le croient les intéressés.