Le torchon brûle entre Sarkozy et les artisans
Le président de l’Union professionnelle artisanale Pierre Perrin était en colère, hier, lors de l’ouverture du congrès de son mouvement. L’ex-président de la Confédération de la boucherie a fait part au ministre de l’Economie, qui était présent, de ses craintes pour l’avenir de l’artisanat et du commerce de proximité, « alors que nous nous attendions plutôt à une politique favorable au développement des petites entreprises, créatrices d’emploi». M. Perrin a ainsi qualifié de « vaste mascarade» les orientations prises par le ministre dans le dossier des prix dans la grande distribution, en commençant par l’accord du 17 juin sur la baisse des prix, dont « les grandes surfaces se servent largement pour faire leur promotion». Pour M. Perrin, si les orientations de la Commission Canivet venaient à être suivies, « ce sera à nouveau la loi du plus fort qui s’appliquera». « L’Etat ne peut accepter d’être contraint à modifier une loi au profit d’une poignée d’entreprises qui ont décidé de ne pas l’appliquer», a-t-il ajouté. L’UPA a « le sentiment de que le gouvernement et sa majorité avaient fait le choix de favoriser la grande distribution au détriment de l’artisanat et du commerce de proximité.» « En effet, non content d’avoir ouvert, en toute discrétion, la publicité télévisée aux grandes enseignes commerciales, le gouvernement s’est mis à envisager de reconsidérer un certain nombre d’éléments essentiels pour l’équilibre des relations commerciales entre les différentes formes de distribution», a expliqué M. Perrin. Selon lui, « les commissions départementales ne cessent d’accorder des autorisations de mètres carrés supplémentaires de surface de vente».