Le Tamiflu fait monter la cote du groupe pharmaceutique Roche

Une fois n'est pas coutume, la rubrique capitaux se penche sur les courbes (boursières) d'un acteur totalement étranger au monde agroalimentaire, en l'occurrence le groupe pharmaceutique Roche. Fabricant le Tamiflu, la société suisse a plus que rempli ses carnets de commande depuis les premiers signes de propagation de la grippe aviaire, repérés en octobre. Depuis l'été, le cours n'a cessé de progresser (de 163 à 195 euros), tout comme l'inquiétude du public. Les annonces successives des gouvernements, qui se sont empressées de commander l'antiviral vedette, assurent de confortables revenus au groupe Roche, qui s'est entretenu avec d'autres laboratoires pour assurer une production suffisante. En novembre, le Suisse a annoncé être « bien parti pour atteindre en 2007 une production de 300 millions de doses de Tamiflu», ce qui représente 10 fois le potentiel actuel. Côté français, le gouvernement a annoncé il y a peu la disponibilité immédiate de 13,8 millions de traitements Tamiflu, et une commande additionnelle portant sur 10 millions de traitements supplémentaires livrables entre 2006 et 2007. Cet empressement répond à l'emballement médiatique autour de la grippe aviaire, bien que l'efficacité du Tamiflu soit toute relative en cas de pandémie. Roche tire néanmoins bien parti de la situation, puisque le médicament lui a rapporté, sur les trois premiers trimestres 2005 la bagatelle de 558 millions d’euros. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres et inversement, Duc a lui subi le contrecoup de la grippe du poulet. Le spécialiste de la volaille a quelque peu souffert du contexte, avec un cours qui navigue aux alentours de 6,5 euros, après un pic estival proche des 11 euros. Si une pandémie serait catastrophique pour la filière animale, les humains pourront toutefois se consoler. Le gouvernement a promis la distribution gratuite d'antiviraux. Une décision de santé publique qui a de quoi ravir les laboratoires Roche.