Le monde du Cognac divisé sur la stratégie à tenir
Les 76 000 ha du vignoble Cognac sont en vendange depuis le 4 octobre, les spécialistes annonçant déjà des quantités record, et un taux de sucre d’exception. Mais des divergences se manifestent sur la quantité vinifiable accordée pour 2004 par le ministère de l’Agriculture, fixée à 7,6 hl dAp/ha (alcool pur à l’hectare). Cette quantité ne satisfait personne, ni les viticulteurs qui, échaudés par la dernière crise de surproduction, réclamaient un prudent 7,5, ni le négoce, qui en pleine relance, espérait un confortable 8%. Les premiers sont de plus divisés par leur dissensions syndicales, entre SGV (Syndicat général des Vignerons) proche des négociants et le SVBC (syndic des vignerons et bouilleurs de crus). Tout ce monde se dispute sur les prix, les quantités, les contrats, tandis que les indicateurs du produit sont au vert depuis trois ans. Certains négociants n’hésitent pas à évoquer une production insuffisante pour répondre à la demande internationale. Le Cognac se vend de mieux en mieux sur les marchés asiatiques, européens, américains, et commence même à se positionner sur le marché français jusque là déliquescent. Sorti de la mauvaise passe qui aura plombé les marchés depuis 1990, il confirme une remontée constatée à partir de 2002 (expéditions en hausse de 6,3%) suivie en 2003 d’un satisfaisant + 3,7%. Les six premiers mois de 2004 sont très encourageants : les sorties grimpent de 10,6%, tandis que de juin à juin (année mobile) les ventes ont augmenté de 5,4%. Le négoce affiche donc un certain optimisme, qui ne semble pas partagé par tout le monde.