Le cassis français veut s’inspirer de la réussite des crandberries
La commission cassis de l’interprofession pour la transformation des fruits (Afidem) a entamé jeudi dernier à Paris le deuxième volet de la campagne de promotion entamée en 2005. La présentation des initiatives de la filière a été parrainée par Jean Rochefort, qui a rendu éloge à ce fruit, « petit grain salvateur ». La France est le troisième producteur européen avec 10 000 t de fruits frais produits par an, derrière la Grande-Bretagne (15 000 t) et la Pologne (150 000 t). L'Afidem a présenté ses projets pour faire face à la perte de vitesse de l'utilisation du fruit par l'industrie française.
La filière, devant le défi imposé par cette conjoncture, a trouvé la motivation et l'inspiration grâce à un autre petit grain : la canneberge, alias le cranberry. Encore pratiquement inconnu du grand public il y a quelques années, ce fruit a su s'imposer sur le marché des boissons, soda et jus. La canneberge serait un concurrent du cassis ? « Non, car le cranberry se place sur un marché différent du cassis, qui reste un fruit plus traditionnel», explique Denis Bergère, de l'Afidem.
La canneberge comme source d'inspiration
Tout comme le cassis, la canneberge est un petit marché, mais la filière cranberry a trouvé des débouchés innovants pour redynamiser la filière. « Leur campagne marketing a été une très belle réussite», reconnaît M. Bergère. « Elle nous a aiguillonnés pour trouver des idées de nouveaux débouchés ». Les acteurs de la filière cassis espèrent attirer des industriels grâce aux qualités nutritionnelles, aromatiques et antioxydantes de la baie. Un partenariat avec Perrier est déjà en cours, pour créer un Perrier-cassis dans les mois à venir. La filière travaille sur le développement de l'utilisation du fruit en parapharmacie et pour le cosmétique, grâce à sa richesse en vitamines C et B9 et en zinc. L'industrie laitière, des yaourts et des desserts en particulier, est sollicitée par la filière, mais les débouchés sont plus difficiles à trouver.
Des projets pour le baby-food sont aussi à l'étude. Sans oublier l'industrie de la parfumerie, qui utilise les bourgeons de cassis dont l'essence sert de base fixatrice aux autres arômes. La filière animera un stand en octobre au salon international de l’alimentation (SIAL), présence qui est en adéquation avec la ligne de conduite que se sont fixée les acteurs.