Le blé dur serein dans un marché pléthorique
Dans un marché céréalier pléthorique, un article a bien tiré son épingle du jeu : le blé dur. Pourtant, là aussi, l'abondance est au rendez-vous avec une production européenne record de 11,6 miot dont 2 miot pour la France. Un chiffre qui n'avait pas été approché depuis le début des années 1990. Et surtout 5 miot en Italie, qui se présente comme le 1er producteur mondial de blé dur avec une moisson record en 2004 de 5,5 miot de cette céréale. C'est pourtant d'Italie que devrait intervenir pour cette nouvelle campagne le changement le plus spectaculaire sur le marché européen du blé dur. Les surfaces consacrées à cette culture dans la péninsule connaîtraient une baisse de l'ordre de 30 %. C'est la conséquence de la décision italienne de découpler dès cette année les aides directes. Elle incite les producteurs, en particulier ceux des Pouilles, à se tourner vers d'autres cultures, laissant une place libre sur les marchés d'exportation. La France pourrait profiter de cette défaillance transalpine. Elle a déjà obtenu en 2004-2005, des résultats spectaculaires vers les pays tiers avec 850 000 t vendues. C'est 222 % de plus qu'en 2003-2004, mais c'est surtout 10 fois plus qu'en 2000-2001, les ventes à l'UE passant dans le même temps de 1,2 miot à 0,6 miot. Sans doute, la France va-t-elle se heurter à la concurrence d'autres grands exportateurs (Canada, Etats-Unis...). Mais, contrairement aux autres céréales, elle attaque cette campagne avec un stock de report historiquement bas de 67 000 t qui ne pèsera pas sur le marché.