L’adhésion de la Turquie, enjeu agricole majeur
Le commissaire européen à l’Agriculture Franz Fischler a prédit dimanche qu’une éventuelle adhésion de la Turquie à l’UE serait soumise à référendum dans certains pays de l’Union européenne. Il a également jugé impossible que la question n’interfère pas dans les campagnes à venir pour les scrutins déjà prévus sur la Constitution européenne. La Commission européenne doit publier le 6 octobre un rapport sur l’état des réformes politiques en Turquie, assorti d’une recommandation très attendue pour ou contre l’ouverture de pourparlers d’adhésion d’Ankara à l’UE qui servira de base à la décision finale que prendront en décembre les dirigeants de l’Union.
M. Fischler a récusé tout « scepticisme » à l’égard des aspirations d’Ankara. Mais, il a estimé qu’intégrer l’agriculture turque entraînerait « des coûts additionnels » pour l’UE, comparables à ceux engendrés dans le même secteur par l’élargissement à 10 nouveaux pays du 1er mai dernier. « N’oubliez pas qu’en Turquie, l’agriculture est un secteur hautement protégé», a déclaré le commissaire. Selon lui, l’une des principales difficultés à surmonter sera « la différence de prix entre les prix de l’UE et les prix turcs». Le commissaire a aussi souligné les importantes différences entre le dispositif turc de soutien à l’agriculture et le système communautaire, dont l’application par Ankara ne sera pas aisée. « L’adhésion de la Turquie à l’UE, à mes yeux, signifierait un changement majeur dans les structures de production et dans les villages en Turquie. Pour l’UE, elle voudra dire clairement des coûts additionnels et, grosso modo, autour du niveau des coûts du dernier élargissement », a-t-il dit.