La viande, le pilori et le pilon
Un guide de l’alimentation édité par le ministère de la Santé à l’attention des élèves de 5e provoque des remous. Le document, censé illustrer les recommandations du PNNS, contient une photo d’une jeune fille arborant un tee-shirt barré d’un définitif : « je n’aime pas la viande». Le commentaire qui suit explique en substance que cela n’est pas bien grave, puisque l’on peut aisément se passer de la viande et compenser par d’autres aliments. Fureur du Centre d’information des viandes, qui a exigé que le texte litigieux soit supprimé. Le ministère de l’Agriculture se serait engagé à accéder à cette demande. Mais seul le ministère de la Santé peut prendre la décision. Autant dire que Philippe Douste-Blazy est attendu de pied ferme, jeudi, Porte de Versailles. L’enjeu n’est pas anecdotique : 1 million d’exemplaires de la brochure pourraient être voués au pilon.
• Chez les professionnels de la viande, on s’étonne d’une telle maladresse qu’aucun élément objectif ne justifiait. Dans la catégorie d’âge concernée, une infime minorité des enfants est végétarienne. En revanche, les élèves seraient beaucoup plus nombreux à cet âge (17% à 18%) à marquer une réticence à l’égard du poisson. Le problème nutritionnel à cet âge, explique-t-on, ce n’est donc pas la viande, mais le poisson. L’incident est d’autant plus mal ressenti Porte de Versailles que les associations végétariennes se prévalent de la “diététique officielle” dans leurs argumentaires.