La viande bio plaît, mais pas son prix
La présentation hier des résultats d’une étude Ifop sur le comportement des Français à l’égard de la viande bio n’a fait que confirmer un sentiment bien répandu. Pour 91% des personnes interrogées, la viande biologique est chère. Acheteurs et non-acheteurs de bio confondus, 88% d’entre eux seraient prêts à en consommer davantage avec des prix plus attractifs. Malheureusement pour la filière, ce blocage majeur semble difficile à résoudre. Le plan de communication 2005 initié par Interbev a prévu d’insister sur les vertus environnementales et santé de la viande biologique, mais le curseur prix semble difficile à diminuer compte tenu des contraintes liées à ce type d’élevage (alimentation spécifique et durée de vie des animaux plus longue).
Cette donnée pourrait compliquer la tâche du bio, alors que la tendance générale est au rognage sur les dépenses alimentaires et au développement du hard discount, les Français ouvrant de moins en moins leur porte-monnaie dans les commerces. Le salut ne viendra que de la crédibilité que les consommateurs accorderont au discours bio, qui essaime dans les esprits mais ne se traduit pas machinalement en acte d’achat.
Selon plusieurs producteurs et opérateurs présents lors de la publication des résultats de l’étude Ifop, l’offre et la demande sont aujourd’hui équilibrées, après un démarrage ou le facteur limitant s’est révélé être le consommateur. Mais paradoxalement, au moment où Interbev veut recruter de nouveaux clients, la production à moyen terme semble en danger « en raison du manque de soutiens». En développant ainsi l’image du bio, l’interprofession pourrait atteindre les limites plus tôt que prévu.