La préférence communautaire en voie de disparition
L'assemblée générale des Chambres d'agriculture qui se tenait hier à Paris a été l'occasion de tirer à boulets rouges sur les négociations en cours à l'OMC. Toutes les filières ont dénoncé la menace d'un accord qui par le jeu des baisses de restitutions et des barrières douanières marquerait « la fin de la préférence communautaire». Pierre Chevalier représentant de la filière viande (président de la FNB) a demandé le classement des produits carnés français en produits sensibles. Son collègue des produits laitiers a également demandé ce classement dans cette catégorie, tandis que Jean-Pierre Boisson (filière fruits, légumes et vins) a rappelé l'enjeu d'œuvrer sur un registre international des indications géographiques, pour sauvegarder la spécificité française dans ce domaine. Censées aborder les produits industriels, les discussions de l'OMC achoppent depuis le début sur les questions d'agriculture. « Nous sommes déçus que ce soit le représentant au commerce Peter Mandelson qui s'occupe du débat et pas Mariann Fischer Boel, totalement absente alors que c'est l'agriculture qui est la plus évoquée», a regretté Xavier Beulin, vice-président de la FNSEA. Invité pour la clôture des débats, le ministre Dominique Bussereau s'est employé à calmer les représentants du monde agricole, assurant qu'aucun nouveau pas ou concession ne serait fait sur l'agriculture. « Nous sommes aujourd'hui extrêmement majoritaires au niveau européen sur cette vision», a t-il assuré.Pas sûr cependant que les concessions, même limitées à leur niveau actuel, satisferont le monde agricole.