La CNLC attentive sur le devenir de la CCP
Les représentants actuels de la CNLC ont fait le point hier sur le fonctionnement de la Commission nationale des labels et certifications et sur les évolutions liées à la Loi d'orientation agricole (examinée au même moment par la commission mixte paritaire). L'élargissement des attributions de l'INAO (Institut national des appellations d'origine) prévu par le texte a été l'occasion pour le président de la CNLC Jean Laurent de rappeler que « sur le domaine de la qualité, il y a eu des griefs en partie justifiés, sur la complexité des démarches, la lourdeur des procédures ou encore le manque de lisibilité pour le consommateur, mais également pour le monde agricole ».
L'augmentation de périmètre de l'institut, qui gèrera au plus tard le 1er janvier 2007 le Label Rouge et l'Agriculture Biologique, ne manque pas de susciter plusieurs interrogations de la part de la CLNC. L'ordonnance qui fixe la composition et le fonctionnement du nouvel institut, en cours de rédaction, doit lui allouer un complément budgétaire de 540 000 euros, en plus des crédits habituellement versés pour le fonctionnement de l'Inao.
« Sur le plan des compétences, il va falloir réussir l'amalgame » juge M. Laurent, qui a également commenté les débats autour du maintien ou non de la CCP dans les signes de qualité. Les sénateurs, qui ont apparemment opté pour son maintien, devront peser de tout leur poids dans la balance tant la certification de conformité produit est menacée. Parmi les présidents de section de la CNLC, Pierre Halliez s'accordait à dire que la CCP « ne participe pas à la construction de la qualité », une déclaration riche de sens. Bien que le choix n'ai pas encore été tranché, M. Laurent s’est lui-même avancé à dire que la CCP « ne serait pas dans le cadre du nouvel institut de la qualité ». « Pour autant, il faut préserver ce type de démarche » juge Pierre-Eric Rosenberg. Le président de la section Agrément des Organismes Certificateurs trouve indéniablement « des aspects structurants» à la démarche CCP, qui pourrait rester une voie de dialogue entre industriels et distributeurs.
Au-delà de ces sujets brûlants, la CNLC a rappelé qu'elle continuerait d'instruire les différents dossiers (LR, CCP) jusqu'au terme de son mandat, remise en cause des différents signes ou non. Arrivant à son terme en janvier 2007, le mandat de l'équipe actuelle coïncide d'ailleurs avec la mise en place du nouvel institut de la qualité.