La cigogne porte toujours les vins alsaciens

«Si les vins de Loire sont toujours les premiers blancs vendus en restauration, ils ne conservent la première place que grâce à la multiplicité des appellations ligériennes », estime Alex Heinrich, directeur de la cave de Pfaffenheim. Selon une étude WorldPanel TNS, l'AOC blanc la plus vendue dans l'Hexagone reste l'Alsace, en hausse sur un marché blanc globalement en recul de quelques points par an depuis cinq ans ; elle atteint aujourd'hui plus de 15 % de PDM (contre 23 pour les Loire, 7,6 % pour les Bourgogne).
Les blancs alsaciens ne sont distribués qu'à 10 % en CHR et principalement dans l'Est de la France - encore près de 60 % (contre 72 en 2001), dans le Nord et en Ile-de-France. Mais la tendance est à la baisse sur les prix qui ont chuté au niveau national de 4,32 euros à 4,09 en quatre ans. « Nous souffrons d'un manque de marques et la communication doit passer par le collectif, indique le directeur de l'interprofession (CIVA) Jean-Louis Vezien. L'achat d'espace représente 70 % de notre budget global, de l'ordre de 8 millions d’euros, en augmentation régulière depuis cinq ans. Bien que l'image puisse paraître ringarde, nous poursuivons, depuis 1997, notre communication via la cigogne puisque la campagne est l'une de celles qui enregistrent les meilleurs retours consommateurs avec 80 % de taux d'attribution ».
« Eat asian, drink Alsace »
Mais elle ne fonctionne qu'en France et en Belgique. En Grande-Bretagne, les blancs jouent plutôt le slogan « Eat asian, drink Alsace » et des opérations sur le terrain sur les autres marchés.
En 2006, les ventes se sont élevées à 148 millions de cols, en hausse de 2,3 %, due principalement à l'export qui représente désormais près d'une bouteille sur quatre. L'Alsace, c'est plus d'un quart du marché français des vins blancs AOC consommés à domicile en vins tranquilles (dont 20 % en riesling). Les rouges atteignent à ce jour 9 % des vins alsaciens.
Mais ce sont les effervescents qui portent le marché, en forte croissance depuis plusieurs années. Les crémants d'Alsace (près de la moitié des bulles de crémant françaises, 9,6 millions de cols en GMS) sont en hausse de plus de 7 %. Une progression sur le marché français mais surtout à l'exportation. Les expéditions à l'étranger sont également en forte hausse ; elles ont quasiment doublé en six ans, surtout à destination du Benelux qui reste le premier débouché avec près d'un quart des exportations devant les Pays-Bas (15 %). et de la Scandinavie. L'Allemagne en revanche, qui absorbait la moitié des volumes à l'étranger au début du siècle, est en chute, concurrence oblige, à 14 % de PDM. Au total, les ventes d'Alsace ont progressé de 8,4 % en 2006 à 104 millions d’euros pour une production globale de 1,082 M hl, soit une baisse de 6,3 %, principalement en raison de mauvaises conditions météorologiques et pour la deuxième année consécutive.