Irqua Normandie : quand la politique s’en mêle, elle s’emmêle
En démissionnant vendredi dernier avec un certain éclat de la présidence de l’Irqua Normandie, Daniel Epron, par ailleurs président de la Chambre régionale d’agriculture, révèle les tensions de nature politique qui sont en train de naître entre les nouveaux présidents de Régions et certains organismes professionnels. La Normandie en est un excellent exemple. Les actions de l’Irqua - notamment la création réussie de la marque Gourmandie - concernent en fait deux régions : la Basse-Normandie, désormais présidée par le socialiste fabusien Philippe Duron, et la Haute-Normandie, présidée par le non moins socialiste fabiusien Alain Le Vern. Mais si la collaboration entre Daniel Epron et le président de la Basse-Normandie s’est établie sur des bases satisfaisantes, en revanche les relations ont tout de suite été exécrables avec Alain Le Vern, dont Philippe Duron ne peut durablement se désolidariser. Or l’Irqua est financée à 70 % par les régions et Daniel Epron s’est vite retrouvé dans une impasse. Qu’est-ce qui motive l’attitude du président de Haute-Normandie, connu pour l’extrême virulence de son opposition au gouvernement ? Apparemment, il tient le président de l’Irqua pour un opposant politique, donc à abattre sans tarder. En Normandie, on souligne surtout l’engagement de la nouvelle majorité de Rouen en faveur du « pluralisme » syndical agricole – on sait ce que cela veut dire - mais aussi des mouvements « bios » et « alter mondialistes ». En réalité, disent des responsables agricoles régionaux, on est déjà entré dans la bataille des autres grandes élections de 2007, celles des Chambres d’Agriculture.