Ils ont dit
A défaut d'obtenir des aides européennes, Bruxelles ayant pour le moment renoncé à soutenir financièrement les filières touchées par la grippe aviaire, les éleveurs pourront grappiller quelques subsides de l'État. Dominique de Villepin entretient le flou en déclarant que « la solidarité nationale jouerait pleinement », sans toutefois faire d'annonce. Le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau a dans le même temps indiqué qu'un plan d'aide pour la filière avicole serait annoncé « entre samedi et mardi prochain ». Il va falloir prendre son mal en patience.
« Quinze mille emplois, pour une population de 850 000 habitants, sont en jeu. Cela risque d'occasionner plus de dégâts à l'échelle des îles que les pertes d'emploi dans l'industrie textile en Europe ». Voilà l'avertissement qu'a lancé Eric de Lucy au sujet de la crainte de l'arrivée massive de bananes latino-américaines sur le marché Français. Le président de l'UGPB (Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique) est pessimiste quand à l'entrée en vigueur, depuis janvier, du nouveau régime d'importation de bananes.
C'est avec une rigueur toute administrative que le préfet de Haute-Normandie s'est emparé du dossier grippe aviaire. Certainement soucieux de ne pas affoler la population, le préfet Daniel Cadoux a tout simplement demandé à l'ensemble des villes du département de procéder au recensement...de la capacité des cimetières communaux. Cette information parue dans Le Canard Enchaîné est accompagnée de la reproduction du courrier adressé aux maires : « Dans l'hypothèse où une forte transmission interhumaine du virus H5N1 de la grippe aviaire serait atteinte (phase 6), la connaissance des disponibilités de votre (vos) cimetière(s) en emplacements de sépultures fait partie des informations à recueillir préventivement ». L'empressement à suivre les directives du plan gouvernemental a sûrement fait sauter quelques paragraphes au représentant de l'État, puisque ces mesures ne sont prévues que dans l'hypothèse d'une infection humaine. À l'heure ou les seuls cas confirmés touchent les animaux, cette anticipation ne va pas vraiment contribuer à ramener le calme dans les basses-cours et dans l'opinion publique.
La publication du Guide rouge est toujours lourde de psychodrames. Rétrogradée de deux à une étoile, la célèbre Tour d'Argent fait partie des perdants cette année. « Ils savent très bien les problèmes qu'ils ont avec la cuisine, avec leurs chefs », commente dans Le Parisien Jean-Luc Naret, le directeur du Michelin. « Tirer dans leurs pattes, c'est déloyal, stupide et cela dénote un manque de classe, rétorque Gilles Pudlowski, auteur d'un guide concurrent. Le chef à la Tour d'Argent, ce n'est pas le plus important, car on y fait la même cuisine aujourd'hui qu'hier ».