Ils ont dit
Négatif. Les Verts allemands portent un regard partagé sur les opérations de fauchage de champ d’expérimentation d’OGM en France. Dans une intéressante interview donnée à Agra, Friedrich-Wilhelm Graefe zu Baringdorf, eurodéputé écologiste allemand et actuel vice-président de la Commission agricole du Parlement européen se garde bien d’applaudir aux actions menées par les « faucheurs » français. Certes, il ne les condamne pas « car il y en a eu également en Allemagne », mais il ajoute avec perfidie que les écologistes allemands « ont préféré convaincre plutôt que de se focaliser sur des actions de fauchage qui, au final, laissent dans l’opinion publique une image négative. » Il est vrai qu’outre-Rhin — où les Verts font partie de la coalition au pouvoir- le problème se pose différemment. Le projet de loi sur la responsabilité civile des agriculteurs les a « totalement découragé à prendre le risque de cultiver les plantes transgéniques. » Une orientation qui, selon M. Graefe zu Baringdorf, est largement assumée par le monde agricole germanique.
Direct. Chez Perrier, en revanche, le dialogue est rompu. « C’est trop tard. Nous refusons de revenir à la table des négociations ». Le président de Nestlé Waters France Richard Girardot estime avoir choisi, avec le plan de préretraites, « le chemin sans doute le plus compliqué mais qui nous permettait de concilier au mieux les intérêts économiques et sociaux de l’ensemble des parties. » Dénonçant « l’obstruction systématique de la CGT », M.Girardot s’est dit « obligé de choisir une voie plus dure. C’est pourquoi nous privilégions la vente de Perrier ».
Tout sucre. Hervé Gaymard, en visite vendredi et samedi à l’île de la Réunion, n’a pas l’air très à l’aise sur le dossier sucrier, très important pour l’île. La canne à sucre occupe les deux tiers de la superficie agricole et fait vivre environ 10 000 producteurs. Le ministre de l’Agriculture a donc préparé le terrain en accordant une interview au Journal de l’île de la Réunion. Le ministre y explique qu’il est « très difficile » de prévoir le « compromis final » sur la réforme de l’OCM-sucre, qui vise à diminuer d’un tiers le prix européen garanti du sucre. Pour rassurer ses interlocuteurs, le ministre a souligné que Bruxelles avait toutefois retenu « le principe de traitement spécifique accordé aux régions ultrapériphériques » de l’Europe dont font partie les Dom. Mais Gaymard ne peut que « souhaiter ardemment » que la demande des agriculteurs réunionnais d’obtenir une compensation intégrale de leur perte de revenus soit satisfaite.
A quoi bon ? Le même ministre publiera en octobre chez Fayard un essai intitulé « A quoi bon la politique ? », dans lequel il expliquera son engagement dans ce monde impitoyable, signale cette semaine Le Canard enchaîné.