GMS : la morosité combattue à coup de millions
Euphorie urbaine pour Monoprix, « Mois magique » pour Carrefour : les opérations promotionnelles se parent de paillettes et de tous les superlatifs pour redynamiser une consommation en berne depuis des mois. Très implanté au cœur des villes, Monoprix a décidé d'orienter son message vers le bien être avec sa signature « Monoprix, on fait quoi pour vous aujourd'hui », à l'aide de visuels aux couleurs pimpantes et acidulées.
Difficile pour les cibles d'éviter le matraquage, puisque cette campagne visible depuis quelques jours se décline sur 4 800 affiches 4x3 (dans 52 agglomérations), 360 faces dans le métro parisien, 70 arrières de bus et 2 bus totalement pelliculés, sans oublier la présence en presse nationale et PQR. De quoi grever un budget publicité conséquent.
Fidèle à ses habitudes, Carrefour a de son côté déployé l'artillerie lourde et ne s'encombre pas de fioritures. Pour le « mois Carrefour », une opération lancée en 1999, le distributeur n'a pas mis sur pied de message spécifique. Tout juste espère-t-il attirer ses clients en mettant en jeu 219 voitures Nissan, 218 croisières en Méditerranée et plus de 8 millions de bons d'achat Carrefour, pour une dotation totale de plus de 29 millions d’euros.
Des lots, des jeux et des bonus supplémentaires
En achetant les produits partenaires de l'opération du 26 septembre au 29 octobre, les clients recevront un ticket de jeu par tranche de 5 euros, ticket donnant la possibilité de gagner un des lots. Pour récompenser les possesseurs de la carte de fidélité maison ou de la carte de paiement Carrefour, l'enseigne gratifie même leurs porteurs de bonus supplémentaires. Car la relance est à ce prix.
Lors de la présentation des résultats semestriels du groupe, le président du directoire José Luis Duran avait rappelé l'investissement sans précédent de 300 millions d’euros réalisé dans les baisses de prix. Montant conséquent s'il en est, il a, semble-t-il permis de stopper la chute de Carrefour en France, le groupe enregistrant son premier gain de parts de marché dans l'Hexagone depuis 5 ans (+0,2%).
Paradoxalement, moins les consommateurs dépensent, plus les distributeurs ouvrent leurs bourses...
M.L.