Gestion bovine : le plaisir trouble du sorite
Le dernier Comité de gestion viande bovine a brutalement taillé dans les restitutions et les a abaissées de 20 %. Motifs avancés par la Commission : la fermeté du dollar vis-à-vis de l’euro, le recul de la production européenne et l’augmentation des importations. Autrement dit : plus il est en difficulté pour exporter, moins on doit aider le secteur, car moins on l’aide moins il exporte, et moins il exporte moins on doit l’aider. En rhétorique cela doit s’appeler, si ma mémoire est bonne, un sorite c'est-à-dire un enchaînement de syllogismes où l'attribut de la majeure devient le sujet de la mineure, et l'attribut de la mineure le sujet de la proposition suivante. On comprend que le plaisir de bâtir un beau sorite justifie une décision aussi biscornue, mais on n’est pas certain que l’art du sorite trouve sa place dans la fameuse « économie de concurrence non-faussée. »