Fromages AOC : le « collectif » à l’ordre du jour
Le collectif est une formule qui a toujours donné de bons résultats dans les AOC fromagères. Que ce soit au niveau des syndicats, qui sont la pierre angulaire des appellations, ou au sein des deux fédérations de la filière, la FNAOC Fédération Nationale des Appellations d’origine Contrôlées et l’ANAOF Association Nationale des Appellations d’Origine Fromagères ou encore au CNAOL Conseil National des Appellations d’Origine Laitières, la force des AOC est la mise en commun du travail de tous. C’est l’importance de ce collectif que la FNAOC a voulu mettre en exergue au cours de son assemblée générale, jeudi dernier au Grand Bornand (Haute-Savoie) au moment ou la filière est confrontée au remaniement de l’Inao et à l’arrivée des nouvelles procédures de contrôle.
Les syndicats de défense du Reblochon et du Chevrotin étaient les hôtes de l’assemblée. Pas moins de 12 intervenants ont pris la parole pour vanter les vertus du collectif : des filières nationales, mais aussi des étrangères (les AOC suisses), ou des produits différents tel le sel de Guérande. Les Savoie ont donné l’exemple depuis longtemps par le biais de l’AFTALP organisation qui réunit non seulement les AOC mais aussi les IGP savoyardes.
Ainsi en va-t-il des contrôles dont le fonctionnement est évoqué dans l’ordonnance actuellement en consultation au Conseil d’État.
« Nous sommes satisfaits d’avoir été entendu par le gouvernement,commente Bernard Pellicier, président de la FNAOC et du syndicat du Beaufort. Le choix laissé aux AOC entre organismes agréés ou organismes certificateurs nous convient. Il était nécessaire de prendre une mesure commune à toutes ces AOC, alors que le Banon fait moins de 100 t et le Comté plus de 50 000 t. Les préoccupations ne sont pas les mêmes. L’importance revient maintenant au contrôle amont qui, s’il est bien orchestré, sérieux et efficace, permettra d’amoindrir les coûts de contrôles externes. »
Trouver sa place au sein de l’agroalimentaire
La question du contrôle n’est pas la seule réflexion de la fédération. La fusion des fromages avec l’agroalimentaire au sein d’un seul comité induit une présence amoindrie des laitiers. « Le nombre des producteurs laitiers est extrêmement élevé et nous avons déjà des différences importantes entre nous. Or, nous allons devoir partager les places avec la viande, les légumes, etc. qui ont des spécificités différentes des nôtres, poursuit Bernard Pellicier. Il faudra une cohésion parfaite entre la FNAOC et l’ANAOF au sein du Cnaol pour arriver au comité avec des dossiers très étudiés. »
Enfin, autre sujet de réflexion et non des moindres : les OGM. La FNAOC travaille sur des amendements au Parlement qui puissent interdire les cultures OGM dans les zones d’AOC qui le souhaitent. Cette proposition rencontre un accueil plus que mitigé dans le rang des AOC de l’ANAOF situées dans des zones de plaine à risque dans lesquelles des cultures OGM pourraient être introduites et contaminer les productions sous AOC. « Nous ne demandons pas cette interdiction dans toutes les zones d’AOC conclut Bernard Pellicier. Mais que ceux qui ont la possibilité et la volonté de le faire puissent le dire. »