Flodor : le Baroud d’honneur
Plutôt que de compter les jours qui les séparent de la liquidation judiciaire, (l’administrateur devrait faire une proposition en ce sens vendredi au tribunal de commerce d’Amiens), les salariés de l’usine Flodor de Péronne Industries s’activent pour tenter de récupérer la marque. Aujourd’hui même, le comité d’entreprise va faire une demande de saisie conservatoire sur la marque Flodor. Selon la CGT, le maintien de la marque reste « le seul moyen d’intéresser des investisseurs». Si le syndicat maintient l’intérêt de plusieurs repreneurs pour le site de Péronne, le propriétaire italien de la marque et des murs Unichips a répliqué dans un communiqué que de tels repreneurs « n’existaient pas », et que l’administrateur judiciaire n’avait reçu « aucune offre d’acquisition ». C’est de cette partie de poker menteur que dépend maintenant le sort du site de Péronne, depuis qu’Unichips a retiré son soutien au plan de continuation de l’activité le mois dernier. « Il est malheureusement impossible de donner du temps au temps, avec 400 000 euros de pertes mensuelles », a affirmé le groupe agroalimentaire, qui avait dans un premier temps accordé son soutien à ce plan, avant de faire volte-face quelques jours plus tard, devant le « refus d’avancer rapidement vers la viabilité ». Unichips, qui cherche à se désengager de l’usine de Péronne (Flodor est passé en 30 ans de 50 à 5 % du marché des chips) avait cherché, en août 2003, à déménager les machines en catimini. En septembre dernier, le nouveau directeur avait organisé la vente aux enchères du matériel sans prévenir le CE, avant de l’annuler et de démissionner. Son plan de restructuration avait alors été suspendu, entraînant un dépôt de bilan et la mise en redressement judiciaire.