Équarrissage : la CVO porcine dans l’impasse
Patatras, le montage élaboré par Inaporc pour mutualiser le financement du SPE (service public de l’équarrissage) dans le porc n’a pas tenu à l’analyse juridique de la Commission européenne. Si Paris n’avait pas encore reçu, hier, le verdict formel de Bruxelles, les représentants de l’interprofession porcine savaient depuis jeudi la mauvaise nouvelle. L’autorité bruxelloise n’a pas mis en doute l’équité de la logique CVO (Cotisation volontaire obligatoire), rapporte l’un d’eux. Elle a considéré que son principe de remboursement aux abattoirs, via l’interprofession, d’une partie de la taxe sur le volume abattu s’assimilait juridiquement à une aide de l’Etat. Cette taxe finance le ramassage et l’élimination des cadavres d’animaux morts en élevage, soit le poste le plus lourd du budget équarrissage de la filière porc.
Réduire le volume
En attendant une éventuelle remise à plat du financement de l’équarrissage, les abatteurs de porc devront se contenter du schéma d’aujourd’hui, avec pour tout gage de répercussion vers l’aval de la taxe le modèle de facturation que viennent de rendre public les services de Nicolas Sarkozy et d’Hervé Gaymard. Ce document est destiné à « lever toute ambiguïté » sur l’obligation d’information des charges dont les abattoirs s’acquittent, ont expliqué les deux ministres. Mais il s’adresse au client de premier rang alors qu’un produit charcutier passe par plusieurs mains avant d’aboutir au consommateur final, regrette-t-on à Inaporc. Le volet financier du SPE étant à peu près bloqué, Inaporc va se concentrer sur le volet matériel. Celui-ci consiste à réduire le volume de déchets concernés. Dans ce dessein, l’Institut technique du porc doit faire l’étude de la mortalité en élevage. Par ailleurs, Inaporc compte ouvrir le volet réglementaire sur les sous-produits de la viande afin de recycler les cadavres de porcs (et aussi de volailles) dans des filières agronomiques, « après sécurisation », précise-t-on. Une initiative qui va dans le sens du souhait des équarrisseurs de réduire le stockage et l’incinération des farines, en partie responsables du coût élevé de l’équarrissage en France, relativement aux autres pays de l’Union.