Encore moins cher.
« Si c’est ça l’Europe qu’on nous propose, la réglementation sociale va rapidement sauter ». Yvon Auffret, le président du Cerafel, qui rassemble les producteurs bretons de légumes a réussi un joli coup en rendant public l’offre d’une société polonaise de services qui est parvenue la semaine dernière au Comité économique breton. Dans un mél, la société Eurokontakt Projekt Serwis SARL proposait de mettre à la disposition des producteurs des salariés agricoles à 5 euros de l’heure, soit la moitié de ce que coûte au minimum un travailleur français. Avec cet argument supplémentaire : la société polonaise n’a en catalogue que des « travailleurs efficaces », écartant ainsi le risque d’embauche « d’ouvriers paresseux ». Un exemple qui illustre mieux que de longs discours les distorsions de concurrence dont se plaignent de plus en plus de producteurs de légumes vis-à-vis de leurs concurrents. « Soit on harmonise, soit les paysans français disparaissent ; (..) on trouvera toujours au niveau mondial le moins cher et le plus compétitif », a expliqué M.Auffret à l’AFP. Avant de faire cette constatation pas franchement rassurante : le système actuel amène les « Espagnols à embaucher des Roumains pour 2,50 euros de l’heure, les Allemands des Polonais pour 4,5-5 euros, alors que des Ukrainiens vendent leur force de travail sur des exploitations polonaises pour 1 euro l’heure». Et les salariés français, ils partent où ?