En redressement, Nivernoy reste optimiste
« Une procédure administrative qui permet de poursuivre l’activité en pleine période de fête», c’est en ces termes que Dominique Manche, p-dg de l’entreprise Nivernoy à Nevers en Bourgogne qualifie la décision du tribunal de commerce de placer la société en redressement judiciaire. Cette démarche permet en effet au fabricant de charcuterie de faire face à des problèmes de trésorerie à court terme. « Traditionnellement, nous bénéficions d’un crédit de campagne pour faire face au surcroît d’activité de fin d’année mais cette année, les banques ne nous ont pas suivies», explique le dirigeant.
Avenir serein
Une enveloppe d’environ 100 000 euros qui permettait à l’entreprise d’acheter les matières premières nécessaires à la fabrication de boudin blanc. Produit festif phare de Nivernoy, l’entreprise en fabrique près de 350 tonnes durant cette période générant ainsi un CA de 1,8 million d’euros, soit un quart de son chiffre d’affaires annuel.
Mais ce manque de trésorerie n’est pas seul responsable du redressement judiciaire. « Nos fournisseurs ont appris que nous avions quelques difficultés et ils ont tous voulu être payés en même temps. Le redressement judiciaire était le seul moyen de bloquer nos comptes pour sauver l’activité de noël», justifie Dominique Manque qui reste posé face à l’avenir de l’entreprise « nos distributeurs se sont engagés à distribuer nos produits et nous prévoyons aux vues de l’évolution des marchés de réaliser un exercice positif cette année». Nivernoy qui emploie 50 personnes à temps plein et dont l’effectif passe à 100 personnes en période de fête prévoit de réaliser entre 8 et 9 millions d’euros de CA (clos au 31 mars) pour un volume total de produits transformés de 1500 tonnes. Parmi les classiques de l’entreprise : boudin blanc, saucisse de Bourgogne, perles de Bourgogne, rôti cuit, saucisse à l’ail... La société projette même de réaliser dès le second trimestre 2005 plusieurs investissements industriels ainsi que de nouveaux produits. Autant d’atout qui devrait permettre à Nivernoy d’envisager sereinement la prochaine campagne d’hiver 2005.