En berne
- Eh, vous là-bas ! Pourquoi mettez-vous votre drapeau en berne ? La laïcité, vous connaissez ? Vous savez que vous enfreignez les principes républicains ? Avouez : vous êtes un tenant de l’Ancien régime, du Concordat, de l’alliance du trône et de l’autel, peut-être même du sabre et du goupillon ! - Monsieur, laissez-moi vous expliquer…- N’expliquez rien, j’ai compris. Vous êtes de la calotte, de la réaction, peut-être des jésuites voire, comme je le redoute, de l’Opus Dei. - Voulez-vous m’entendre s’il vous plaît ? - Je ne veux rien entendre : vous êtes emporté par vos superstitions, vos vielles croyances, vos peurs ancestrales… - Mais non, voyez un peu… - Je ne verrai rien, sauf les souillures de l’obscurantisme, de l’Inquisition, des bûchers, des supplices, des Saint-Barthélemy ! - Cela suffit ! Sachez que nous abaissons notre drapeau pour le prince de Monaco ! - Ah, vous me rassurez : si c’est pour un monarque régnant sur des bandits manchots, des banques off shore et des spéculations immobilières , ça change tout. Vous comprenez, mettre son drapeau en berne pour le pape, c’est antidémocratique ; mais le fourrer dans sa poche pour que les bonnes affaires continuent, ça, c’est républicain.