Du rififi au GDS du Pas-de-Calais
Simple dérapage de gestion ou vraies malversations ? Le groupement de défense sanitaire du Pas-de-Calais, situé à Arras, est secoué depuis plusieurs semaines par une polémique sur la gestion de cette association de type loi 1901 chargée de l’amélioration de l’état sanitaire des cheptels et subventionnée notamment par les conseils généraux. L’affaire a déjà entraîné le licenciement, en novembre dernier, du directeur de l’organisme depuis 26 ans, Patrick Desrumaux et la démission, quelques jours plus tard du président Raphaël Desrousseaux, agriculteur à Carency (62), contraint de quitter ses fonctions à la suite d’un vote de défiance du conseil d’administration.
Un déficit de 350 000 euros
Pour l’heure, aucun de ces deux départs n’a été expliqué officiellement, mais les accusations au sein même de l’association sont devenues plus précises et pourraient entraîner prochainement des poursuites judiciaires. Ces accusations ont été notamment portées par Sylvain Tardieu, agriculteur de Frencq (62), ancien vice-président de l’association et qui se présente aujourd’hui comme « le président par intérim ». Élu une première fois à la présidence du GDS 62 le 17 novembre dernier -alors que le bureau précédent n’était pas démissionnaire-, Sylvain Tardieu a été confirmé dans sa mission le 10 décembre, une élection dont l’ancien président Raphaël Desrousseaux conteste la validité.
Les critiques de la nouvelle équipe portent notamment sur un « éventuel déficit de 350 000 euros de l’association » pour l’exercice écoulé, aux doutes portant sur « la véracité des comptes établis à ce jour » et sur la gestion d’une société gérée par la GDS du Nord et celle du Pas-de-Calais « 4D Services » spécialisée dans la dératisation et la désinsectisation. Celle-ci aurait subi des déficits importants depuis plusieurs exercices « que devront payer les éleveurs… », assure la nouvelle équipe.
Le conflit n’a pu être résolu lors d’une assemblée générale, mardi 14 décembre, qui s’est réunie à Saint-Pol-sur-Ternoise. Les débats y ont été consacrés à l’affaire qui oppose les deux équipes, mais ceux-ci se sont tenus à huis clos, le président intérimaire ayant demandé fermement aux invités et aux journalistes de quitter la salle.
On en saura sans doute un peu plus lors d’un conseil d’administration qui se tiendra le 7 janvier prochain. Il devrait procéder à l’élection « définitive » du prochain président. En attendant une nouvelle AG convoquée en mars prochain pour l’approbation des comptes 2004… Le GDS 62 devait fêter cette année son cinquantenaire. En toute sérénité.