Des Assises de l’Origine pour préparer la présidence française
Les Assises de l’Origine, qui auront lieu le 6 mai prochain dans le cadre du salon d’Aquitaine de Bordeaux, revêtiront cette année un lustre tout particulier. Pour les 10 ans de cette manifestation de réflexion sur les signes d’origine et de qualité, les différents intervenants à la tribune réfléchiront à l’avenir des AOC, AOP et autres IGP en une période de profondes évolutions. Bordeaux est évidemment fondé à organiser cette manifestation. « Avec la volaille des Landes et les premières grosses filières sous IGP par la voie normale (jambon de Bayonne, foie gras du Sud-Ouest, pruneau d’Agen) et l’accueil des premières productions viticoles sous AOC en 1935, l’Aquitaine est la première région de France pour l’origine », a déclaré Dominique Graciet, président de la chambre régionale d’Agriculture. Cette région contribue, par des accords avec d’autres régions, à l’émergence de produits d’origine dans les pays tiers : « Dans quelques mois, sera reconnu le premier produit marocain l’huile d’Argane, pour laquelle la FRCA a joué un rôle capital de conseil au montage et à l’aboutissement du dossier », a confirmé Jacques Weill, directeur de la FRCA.
Urgent de débattre
Logos, communication, ingrédients, zones d’élevage ou de conditionnement, élargissement du règlement à d’autres produits autres qu’alimentaires, nouvelles appellations en AOP et IGP pour les vins, environnement, développement durable, OGM, harmonisation des politiques avec les États tiers, reconnaissance auprès de l’OMC, éventualité d’une agence européenne décentralisée, abandon de la STG… Bref, la liste des sujets à aborder est longue.
Il est pourtant urgent d’en débattre, puisque la Commission européenne diligente actuellement une étude pour capter l’opinion de chaque État membre sur les AOP et IGP. Cette étude servira de base à l’ouverture du « livre vert » dans lequel la Commission européenne fera des propositions aux États membres. Charge à chacun d’entre eux de donner leur avis. « La sortie du livre vert va remettre en chantier le sujet de l’origine et de la qualité, a précisé Daniel Nairaud, directeur adjoint contrôles, économie et communication de l’Inao. Il y a là une coïncidence importante et bienvenue avec la présidence française de l’Union européenne. Ce sera l’occasion de montrer les atouts de cette politique basée sur la crédibilité et la confiance. »
Le ministre de l’Agriculture qui clôturera les débats a d’ores et déjà écrit à la Commission pour faire part des grandes lignes politiques de la France à ce sujet. Le sujet sera évoqué par quelques spécialistes : Michel Prugue, président de l’Inao, Egizio Valceschini, Directeur de recherches à l’Inra, David Thual, consultant lobbyiste à Bruxelles, Serge Gay, directeur de la centrale « métiers de bouche » d'Auchan et Massimiliano Pagani, ancien directeur de deux consortium italiens de fromages AOP traiteront des sujets à l’ordre du jour du livre vert.