Décryptage
Fournisseur et client de l’agriculture, l’industrie de l’alimentation animale est dépendante des décisions politiques. Ainsi, la PAC de 1992, insistant sur la reconquête du marché intérieur par les céréales européennes, a fait passer leur taux d’incorporation de 32 à 47 % au détriment des produits de substitution des céréales (PSC), notamment du manioc thaïlandais. La relance des protéines européennes pourrait aussi faire appel à des décisions politiques comme la mise à disposition de drêches issues de la politique des biocarburants, ou la relance des cultures de protéagineux. Car le bât blesse non pour la production de nutriments énergétiques mais bien de protéines : l’UE est en manque… son autosuffisance n’atteignant qu’avec peine 23 %. Est-il donc encore rentable de produire lait, œuf, poulet, porc ou bœuf en Europe ? La question devient cruciale à l’heure des grands mouvements de structuration des marchés internationaux que connaissent le porc et la volaille après les grands mouvements de la viande bovine. Notamment la naissance du géant mondial, Brasil Food, issu de la fusion de Perdigao et de Sadia, dont le rapprochement a été accepté par les autorités européennes le 30 juin – interrogées car l’impact de ce regroupement peut devenir significatif pour notre marché intérieur…