Dans le sens du poil
Jean Pierre Raffarin n’est pas venu les mains vides au Sommet de l’Élevage. Le Premier ministre n’a pas ménagé ses efforts pour soutenir et encourager les éleveurs inquiets face à la mise en œuvre de la réforme de la PAC et les négociations de l’OMC et du Mercosur. « J’ai la plus grande considération personnelle pour le métier que vous faites », a-t-il lancé après avoir fait le tour des stands et avoir caressé la croupe des plus beaux échantillons des races Limousines, Charolaises, Aubrac, Salers. Il a tenu surtout à les rassurer : « Il n’y a aucune fatalité à accepter un ordre mondial qui nous serait imposé… Nous ne sommes pas prêts à brader notre agriculture » a-t-il précisé en soulignant que ses propos engageaient non seulement lui-même mais aussi le ministre de l’Agriculture qui l’accompagnait et surtout le chef de l’État. La France a choisi entre la dérégulation des marchés et les prix bas d’une part et l’aménagement du territoire et la qualité des produits d’autre part, comme le lui demandait Roger Blanc, le président du Sommet de l’élevage. Idem dans les relations avec la grande distribution. Le Premier ministre a pris le parti des éleveurs : « je suis favorable à la baisse des prix dans les grandes surfaces. Mais pas à ce qu’elles se retournent contre les producteurs pour baisser les leurs. Il n’est pas question de concentrer les marges à l’aval. Chacun doit avoir sa part». Jean-Pierre Raffarin s’est même fait encore plus clair à propos de l’équarrissage. Se montrant ouvert à de nouvelles dispositions, il a tenu à rassurer son public : « le coût de l’équarrissage ne doit pas être supporté par les éleveurs, je vous le confirme», a-t-il lancé sous les applaudissements. Cela va faire quand même beaucoup de promesses à tenir…