CSM abandonne la production de pain blanc cru
Pour retrouver l’équilibre financier, Délices de la Tour, spécialiste de la boulangerie industrielle, propriété du groupe néerlandais CSM depuis 2000, va fermer deux sites d’ici la fin de l’année (un site logistique en Seine-Maritime et une usine à Thoiry, dans les Yvelines). «Nous allons abandonner la production de pains blancs crus et nous recentrer sur plusieurs catégories phare : les viennoiseries, les beignets, les pains spéciaux (pains crus et pains précuits sur sole)», explique William Klinkenberg, président de Délices de la Tour. La guerre que se livrent actuellement les acteurs français sur le marché du pain blanc cru a conduit l’entreprise à une situation financière délicate : Délices de la Tour enregistre 5 millions d’euros de déficit, selon les syndicats. « Notre plan vise à retrouver un résultat d’exploitation de + 5 millions d’euros d’ici quatre ans», affirme le patron néerlandais. Pour y parvenir, l’entreprise va faire sous-traiter la production du pain blanc cru, supprimer 140 postes et réinvestir dans les deux sites du Mans (viennoiserie) et de Maubeuge (pains). « On pense que CSM veut se débarrasser de son activité en France et répartir la charge de travail sur ses autres sites en Europe», s’inquiète un représentant syndical de la CGT (majoritaire sur le site). Les salariés ont du mal à voir comment l’entreprise pourra réaliser cet objectif de redressement ambitieux. D’autant plus que, selon les représentants syndicaux, elle réaliserait 30% de ses ventes auprès des sociétés sœurs de CSM, souvent à bas prix.
30 M Eur investis dans les autres sites
« Notre volonté est de sauvegarder le développement d’une affaire en France, sinon on n’investirait pas un montant global de 30 M Eur (nldr : notamment dans des lignes à four à sole et une ligne en viennoiserie) », répond William Klinkenberg. Quant aux perspectives de développement du marché, le dirigeant explique que Délices de la Tour a déjà enregistré des hausses de volumes en viennoiserie, l’an dernier. M. Klinkenberg évoque une croissance à deux chiffres grâce à une innovation accrue et à l’acquisition de nouveaux clients, surtout en RHD (catering, cantines...). Peu convaincus, les représentants du personnel, réunis en comité d’entreprise mardi dernier, estiment ne pas avoir obtenu satisfaction à leurs questions. Le CE a d’ailleurs lancer une procédure d’alerte et fait appel à un avocat et un expert comptable pour le seconder dans la négociation du plan de restructuration. La prochaine rencontre du CE se tiendra le 15 mars.