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Cristal Union voit de plus en plus son avenir en vert


Réunion d'information à Reims, le 4 mars dernier. De gauche à droite, Alain Commissaire, directeur général, Xavier Astolfi, DG adjoint, et Olivier de Bohan, président.
Le groupe coopératif poursuit ses investissements visant à réduire ses consommations d'énergie fossile et son empreinte carbone. Le cinquième sucrier européen veut apporter des réponses aux demandes sociétales des marchés.

Treize ans après avoir regroupé quatre coopératives des régions Champagne-Ardenne et Centre (Arcis-sur-Aube, Bazancourt, Corbeilles et Éclaron), Cristal Union vient de présenter les résultats de son exercice clos le 30 septembre 2013.

Des résultats qualifiés d'« historiques » par Olivier de Bohan, président du 13e groupe coopératif français depuis mars 2011. « Nos parts de marché ainsi que notre compétitivité s'accroissent et nous sommes très confiants dans l'avenir », ont expliqué les dirigeants de Cristal Union à l'occasion de la réunion d'information tenue le 4 mars dernier à Reims. Le groupe est désormais en parfait ordre de marche et sa stratégie industrielle ne laisse planer aucune ambiguïté sur les futures ambitions du 5e sucrier européen, tant à l'intérieur des frontières de l'UE qu'à l'extérieur.

46,5 M€ ont été investis durant la dernière campagne

Amélioration continue de la performance de ses outils industriels, augmentation de leur flexibilité et adaptation aux attentes sociétales fortes des clients à l'image de celle d'un groupe comme PepsiCo : tels sont les trois principaux volets de la stratégie dont Alain Commissaire, directeur général, a levé un coin du voile.

Le renforcement de Bazancourt

Cristal Union va poursuivre ses efforts engagés vers une compétitivité accrue en investissant dans ses dix sucreries, distilleries intégrées, ateliers de conditionnement et unités de déshydratation. 46,5 millions d'euros (M€) ont été investis durant la dernière campagne et 150 millions d'euros le seront dans les trois prochaines années. Ces efforts d'investissement sont guidés par « une politique énergétique innovante et durable », a précisé Xavier Astolfi, ex-directeur général de SVI (Société vermandoise industries) à Sainte-Émilie (80), et désormais directeur général adjoint de Cristal Union.

Chaudière haut rendement à Bourdon, chaufferie biomasse à Bu-chères, et à Cristanol, séchoir basse température à Bazancourt, condensateurs à buées à Sainte-Émilie, captation de CO2 à Cristanol, substitution du fuel au gaz (Sainte-Émilie et Corbeille-en-Gâtinais)… Tout est fait pour diminuer l'empreinte carbone et la consommation d'énergie. « Notre objectif est de réduire sur la période 2010-2020 notre énergie consommée de 10 % pour la production de sucre et d'alcool ainsi que de 15% les émissions de CO2 », a annoncé Xavier Astolfi en rappelant que les économies réalisées en énergie et en CO2 avaient été respectivement de 4% et 9% entre 2010 et 2012. Cristal Union devrait également réduire sa consommation d'eau de 20 % d'ici à 2020.

IMPLICATION DANS LA CHIMIE BIO-SOURCÉE

Cristal Union, qui veut « travailler sur tout ce qui tourne autour de la protéine végétale », possède des clients dans l'alimentaire comme dans le non alimentaire à l'image de Lesaffre ou Danisco. C'est pourquoi, outre le rachat de La Vermandoise et la construction d'une raffinerie de sucre en Algérie (dont le démarrage est prévu fin 2014), Cristal Union a pris une participation de 7 % dans le capital de Global Bioenergies à l'occasion de sa levée de fonds de 23 M€ en juin 2013. Cette start-up de 41 personnes, créée à Evry en 2008, est la seule en Europe à être capable de transformer des ressources végétales en oléfines légères, indispensables à la fabrication des plastiques, élastomères… Elle doit construire un pilote industriel près de Leipzig pour produire de l'isobutène sans pétrole. Elle prévoit aussi une usine pilote à Pomacle près de Reims avec plusieurs partenaires, dont Arkema.

Le 5e sucrier européen explique vouloir conforter son dispositif de production s'appuyant sur ses quatre pôles régionaux, la Champagne et le sud de Paris avec notamment le renforcement du site de Bazancourt.

Par ailleurs, Cristal Union dit vouloir « cultiver plus de flexibilité ». Qu'il s'agisse de la fabrication d'un produit intermédiaire comme le sirop, permettant de fabriquer sucre ou alcool selon les marchés, ou du choix entre les matières premières mises en œuvre (jus vert, sirop ou blé). C'est la raison pour laquelle l'industriel vient d'achever la construction d'un silo de stockage de sirop de 45 000 m3 à Arcis qu'il devrait dupliquer à Sillery.

Enfin, Cristal Union prévoit d'augmenter à Bazancourt la ligne «betterave » de Cristanol et de rendre la ligne «blé» plus flexible pour arbitrer entre le blé et le sirop.

2 millions de tonnes de sucre en 2017-2018

Pour atteindre une production de sucre de 2 millions de tonnes en 2017-2018, Cristal Union a la volonté d'augmenter la capacité de traitement des betteraves de Bazancourt, qui devrait passer de 20 à 27 000 tonnes par jour. Toujours sur le site marnais, qui a rapatrié le conditionnement de sucre de bouche de son usine de Sermaize, le groupe a mis en service un magasin de stockage de 13 000 palettes (15,3 millions d'euros d'investissement). Un stockage qui est en pleine cohérence avec sa volonté d'adapter son offre industrielle aux attentes sociétales du marché.

De nouveaux outils financiers

Le groupe, dont l'offre commerciale a fortement évolué depuis dix ans, a présenté en septembre2013 sa boîte verte végétale de 1 kilo de sucre à base de 90 % de plastique végétale à base de canne, qui a fait ses premières apparitions dans les rayons de la GMS en janvier 2014. « On a un fort engouement de la distribution », a souligné Alain Commissaire.

Par ailleurs, CristalCo, la société commerciale détenue à 96 % par le groupe, a renforcé la segmentation du rayon « goût sucré » avec ses marques commerciales Daddy, Erstein, Truvia… Le tout jeune groupe coopératif, qui a fortement grossi en l'espace de dix ans, a aujourd'hui besoin d'aller vers « plus de recherche de simplification dans son organisation », d'une simplification de son organigramme, voire de ses nombreuses filiales.

En parallèle, il se doit de poursuivre la phase de convergence débutée en janvier 2012 au moment de l'acquisition du groupe de La Vermandoise. Il a fusionné les équipes commerciales de France Alcools et Ethanol Union dans CristalCo en février 2013 et réfléchit déjà sur les outils financiers les mieux adaptés pour permettre son développement futur.

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