Congrès de l’UNPT : d’abord, sortir de la crise
Le marché de la pomme de terre, du moins une partie, est en crise. Le congrès de l’UNPT qui se tiendra à Rouen le 3 février, sous la présidence de Philippe Dequidt, demandera donc des mesures conjoncturelles pour aider les exploitations en difficulté à «passer le cap» d’une campagne difficile succédant à une euphorique. Les producteurs de pommes de terre produisant des variétés non lavables et dont tout ou partie de la récolte est vendue sur le marché libre, à bas prix, sont en difficulté. Dans l’immédiat, l’UNPT demandera aux pouvoirs publics de classiques mesures conjoncturelles de soutien, à savoir les reports d’échéance des prêts, l’étalement des cotisations sociales et des aides directes pour les exploitants les plus en difficulté.
A plus long terme, l’UE proposera des mesures structurelles dont l’une est commune, dans le cadre de la réforme de la PAC, avec les autres cultures non aidées : l’octroi de DPU pour les producteurs désirant réorienter leur production et limiter leurs emblavements, à l’occasion d’une fermeture d’usine de transformation par exemple. D’ailleurs, les producteurs s’inquiètent de la tentation qui pourrait saisir les industriels de chercher ailleurs dans l’UE élargie, leurs approvisionnements ou de délocaliser. Le danger n’est pas imminent, mais pas exclu non plus.
Au-delà, le congrès s’interrogera sur la façon dont les producteurs peuvent garantir leur revenu dans un environnement concurrentiel et européen. L’inquiétude compréhensible qui pèse sur le marché de la pomme de terre courante (bintje et autres variétés non lavables), étreint beaucoup moins les producteurs de variétés lavables ou à chair ferme qui, sans retrouver les prix exceptionnels de la dernière campagne n’enregistrent que des baisses modérées et conservent un assez bon courant commercial sur le marché intérieur comme à l’export.
Dans les deux cas, la qualité du produit a constitué un argument majeur. Aussi le président de l’UNPT enjoint-il ses adhérents à planter les variétés correspondant à la demande. Outre l’adaptation qualitative, les responsables de la profession souhaitent une « maîtrise de production». Mais M. Dequidt lui-même ne semble pas convaincu de l’efficacité du mot d’ordre.