Compétitivité
La perspective de dégager les grandes lignes d’un accord au sein de l’Organisation mondiale du commerce d’ici le 30 avril s’est éloignée cette semaine. C’est le porte-parole du commissaire européen au commerce Peter Mandelson lui-même qui l’a déclaré jeudi dernier. Faut-il le déplorer ou au contraire s’en réjouir, comme l’a fait Christian Pèes, le président d’Euralis et l’un des instigateurs du Mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture (MOMA), le lobby des grands intérêts agricoles français dans ces négociations ? La question est certes importante mais peut-être pas aussi centrale qu’il n’y parait. Le vrai défi d’aujourd’hui est bien plutôt celui de la compétitivité agricole française sur les marchés internationaux. Et celle-ci est clairement mise en cause dans différents secteurs. La visite spectaculaire du vice-Premier ministre chinois en charge de l’Agriculture et les différents accords de coopération qu’il a signés ne sauraient faire oublier que la part de marché de l’agriculture et de l’agroalimentaire français dans l’Empire du Milieu reste très marginale. Le protocole d’accord d’exportation de 500 000 tonnes de céréales françaises, signé l’an dernier par les autorités chinoises, n’a par exemple toujours pas été honoré. La délégation chinoise n’a pas clairement répondu aux inquiétudes françaises à ce sujet. Une question de prix ? Autre exemple recueilli cette semaine : celui du vin. Selon le rapport annuel de l’OIV, les exportations nationales de vin ne pèsent plus que pour 18% du marché mondial, contre 30% durant les années 1986-1990. Celà devrait entraîner quelques remises en cause dans le Landerneau agricole.