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Classement des porcs : les abatteurs s'impatientent

«La dérive du classement des carcasses de porcs est insupportable. Il faut discuter d'une nouvelle grille de paiement », déclare avec force le président délégué du syndicat des abatteurs découpeurs de porc (SNCP) Paul Rouche. Ces propos soulignent l'importance de la réunion aujourd'hui à Bruxelles du comité de gestion Viande porcine. Les États membres doivent discuter d'une modification de la grille communautaire de classement. Un projet de règlement, déposé par la France et l'Allemagne, prévoit d'utiliser les nouvelles méthodes statistiques du programme de recherche Eupigclass. Il conduit à modifier l'équation de calcul de la teneur de référence en viande maigre, avec l'introduction d'un Taux de muscle des pièces (TMP). Par rapport à l'actuel Taux de viande maigre (TVM), la différence serait d'environ 1,6 point, selon le SNCP.

L'actualisation du classement sur le territoire national reste suspendue à l'évolution de ce dossier à Bruxelles. Soit la France dépose dans les prochains jours un TVM actualisé, soit elle attend la modification du règlement européen intégrant Eupigclass et propose une équation TMP adéquate. Cette dernière option sera retenue si les changements communautaires interviennent avant juin, ont convenu l'Office de l'élevage et le ministère de l'Agriculture, en concertation avec la filière. Le Conseil spécialisé porcin du 16 mars à Paris doit entériner la décision.

« L'avancée du processus réglementaire est un argument pour accélérer les discussions au sein des interprofessions régionales porcines sur des scénarios de mise à jour des grilles de plus-values payées aux producteurs », estime-t-on à la FNICGV. En dix ans, les carcasses de porc ont perdu trois points de maigre. Plusieurs explications sont avancées. Le poids moyen des animaux abattus a bondi de 7 %. La masse graisseuse des pièces de découpe a augmenté plus vite que la masse musculaire, faisant reculer de 5 points le pourcentage de maigre des poitrines. Enfin, la race piétrain a vu sa part monter de 5 à 50 % du cheptel. « Le point d'ancrage à 54 TVM, à partir duquel des plus values sont accordées aux éleveurs, ne correspond plus à la réalité, déplore Paul Rouche . Une nouvelle grille de paiement doit permettre de mieux orienter la production en fonction des besoins du marché ». Autre sujet qui lui tient à cœur, l'Autofom. Cette machine permet non seulement de classer les carcasses, mais aussi les pièces de découpe.

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