Chou-fleur : le faux exutoire de la transformation
Si le principe de solidarité paysanne veut que l'on ne se réjouisse pas, du moins publiquement, des difficultés que peuvent rencontrer des collègues, fussent-ils concurrents, on peut parfois aussi en apprécier les conséquences positives pour sa propre activité. De la façon dont les producteurs spécialisés de choux-fleurs pour l'industrie de transformation avaient accueilli le «dispositif novateur» de gestion de crise constant à transférer avec une aide à la clef, une partie des excédents de choux-fleurs destinés au marché du frais vers les industriels, on peut penser qu'ils ne sont pas mécontents aujourd'hui du rejet de Bruxelles d'une mesure interprétée comme une distorsion de concurrence. Elle devait permettre en effet aux producteurs de frais de fournir leurs trop plein à meilleur compte que les producteurs spécialisés, grâce à l'aide des industriels. Aujourd'hui, alors que les excédents prennent la direction des préfectures à défaut de celle des conservateurs ces producteurs spécialisés ne manquent pas de faire remarquer qu'eux savent régler leur production en fonction de la demande des transformateurs. Et que de toute manière, excédents aidés ou non, les conservateurs trouveront toujours moins cher en Pologne. La surproduction n'est pas la solution.