Changements dans l’offre de la Sica Saint-Pol consécutifs à une mauvaise année 2004
Avec une très mauvaise campagne légumière en 2004, la Sica Saint-Pol (Saint-Pol de Léon, Finistère) n’a évidemment pas fait des miracles. A volume stable (320 000 tonnes de légumes commercialisés), son chiffre d’affaires a reculé de plus de 6 %.
La Sica, première organisation de producteurs en légumes de France (2000 adhérents) clôt cet exercice sur un total de ventes de 222 millions d’euros contre 244 en 2003.
Son résultat d’exploitation est divisé par plus de deux à un peu plus de 1 million de francs. Cependant, le résultat net bascule dans le rouge pour 6,7 millions d’euros en raison d’une provision exceptionnelle sur une de ses filiales, la Compagnie bretonne de l’artichaut, en restructuration.
Durant « cette année 2004, aussi mauvaise qu’en 1998 », précise Henri Moal, directeur, les conditions de marché n’auront épargné que très peu de légumes. Le chou-fleur d’hiver, première production a perdu 40 % du niveau de son chiffre d’affaires 2003.
Le marché de la tomate, second secteur pour la Sica s’est littéralement effondré. La plupart des autres produits de la gamme ont suivi : endives, salades, cultures maraîchères, légumes biologiques…
Segmentation et certification
Seuls les producteurs d’échalotes et de pommes de terre primeurs ont tiré quelques bénéfices de la campagne. En cause : les effets sur 2004 du coup de chaleur de l’été précédent, et la concurrence de plus en plus forte des pays de l’Est, en particulier en surgélation d’où les Bretons ont été chassés par des pays producteurs meilleur marché.
Aussi les délégués de la Sica ont-ils décidé d’accélérer les mutations pour tirer une nouvelle fois l’ensemble de leur offre vers le haut, avec deux voies à suivre parallèlement, segmentation et certification. Segmenter, c’est ajouter de nouveaux produits et emballages, mais aussi renforcer les contrôles pour homogénéiser l’offre.
La Sica joue pleinement la carte de la certification en annonçant dès aujourd’hui que 300 exploitations adhérentes qui représentent 40 % de sa production, devraient être certifiées Eurep-Gap d’ici la fin de l’année contre 80 actuellement.
Pour une entreprise qui réalise 40 % de son chiffre d’affaires à l’exportation, l’agrément des distributeurs européens est, il est vrai, désormais obligatoire. Elle procède enfin à la certification Iso 9000 des stations de conditionnement qu’elle gère sur sa zone de récolte.