Bordeaux : une campagne primeurs limitée ?
Pour l’eonologue bordelais Pascal Chatonnet, patron du laboratoire d’analyse Excell France qui vient de présenter à la presse deux innovations sur le contrôle de contamination des ambiances sensibles et l’analyse microbiologique des vins en temps réel, la campagne primeurs « va malheureusement être extrêmement limitée ».
Et ce pour deux raisons : malgré un 2007 beaucoup décrié en raison des conditions climatiques, « les journalistes ont été agréablement surpris, et c’est moins négatif que prévu », explique-t-il. « 2007 n’est pas un mauvais millésime, pas un très grand et on le sait depuis le début. Il y a des produits très corrects, mais une grande hétérogénéité, notamment en Médoc ».
Seconde raison : la situation économique mondiale tendue et, sur le marché américain, le taux de change euro-dollar. « Les acheteurs pensent que le dollar va remonter. Pourquoi acheter plus cher aujourd’hui ce qu’on achètera moins cher demain ? ». Selon Pascal Chatonnet, la campagne primeurs « va se limiter aux produits rares. Les autres crus se vendront plus tard, car il y a une demande mondiale de vins de qualité ». Le millésime 2007, ajoute-t-il, va sortir à des prix abordables alors que le prix de revient bouteille est très important : la récolte est petite et il a fallu beaucoup travailler dans la vigne : « ce ne sera pas facile au niveau de l’économie des propriétés ».