Bordeaux et Bordeaux sup engage une distillation volontaire
Quelque 144 délégués des viticulteurs de l'appellation Bordeaux et Bordeaux supérieur, réunis en assemblée générale extraordinaire au siège du syndicat à Beychac-et-Caillau (Gironde), ont voté à une large majorité une motion sur le principe d'une distillation volontaire de 260 000 hl de rouge et rosé et 60 000 hl de blanc, sur n'importe quel millésime. Les délégués ont ensuite voté une seconde motion pour la fin du blocus des ventes à moins de 1 000 euros le tonneau de 900 litres, décidé début décembre 2005 pour enrayer l'effondrement des cours. Pour convaincre ses adhérents de distiller tout ou partie de leurs stocks, le syndicat complètera les primes européennes pour atteindre, selon leur montant, un objectif de prix compris « entre 800 et 900 euros par tonneau » pour les rouge et rosé, et « entre 600 et 700 euros pour les blanc », selon le texte de la motion adoptée. Ces aides complémentaires à la prime européenne seront financées par un emprunt de 15 millions d'euros, précise la motion. Tous les adhérents devront verser en retour une « cotisation de solidarité distillation ». Cette décision intervient quelques jours après les menaces exprimées clairement par Dominique Bussereau le 12 avril dernier devant le Sénat. « Si pour la distillation de crise à venir, toutes les régions de France ne participent pas à hauteur de leurs stocks excédentaires, j'en tirerai toutes les conséquences lors de la fixation des rendements de la campagne 2006-2007, au besoin par des mesures exceptionnelles de limitation des rendements que prendra le gouvernement dans tous les vignobles concernés qui ne rempliront pas leurs objectifs », avait-il déclaré.