Bonne année !
Cette incantation rituelle des premiers jours de l’an est sans doute charmante, mais parfaitement ridicule et inutile. Les innombrables cérémonies officielles de présentations des vœux aux corps constitués, aux représentations diplomatiques, aux syndicats, aux organisations professionnelles ou… à la presse sont au mieux l’occasion de glisser une petite phrase, au pire celle d’interminables platitudes. Dans les deux cas, il y a d’autres occasions pour cela, notamment en cette période pré-électorale où tout discours commence à sentir le préau. Dans les entreprises et les bureaux, c’est pareil : les vœux de la direction sonnent faux, ceux du personnel aussi, chacun souhaitant in petto ce que l’autre ne veut pas. De toute façon, le pire serait que tous les vœux émis se réalisent en même temps : ceux du gouvernement et ceux de l’opposition, ceux du patronat et ceux du syndicat. Si par extraordinaire cette occurrence survenait, cela voudrait dire que les lois de la géométrie euclidienne ne s’appliquent plus et que la quadrature du cercle est réalisable. Il parait que dans un espace-temps où l’on se déplacerait à la vitesse de la lumière, ce serait possible. Cela va un peu trop vite pour moi, je le reconnais.