En lançant une nouvelle bouteille écologique pour jus de fruits en PET recyclé, qui lui a valu de remporter le trophée Ecotop 2009 décerné par Eco-Emballages, la société Refresco inscrit sa croissance dans le développement durable.
Préserver l’environnement tout en s’assurant une croissance pérenne : c’est la stratégie que vient de mettre en place la société Refresco en lançant une nouvelle bouteille en plastique pour ses jus de fruits. Conçue en partenariat avec Eco-Emballages, cette bouteille d’une contenance de 1,5 litre a mobilisé dix personnes de huit services différents de l’entreprise, pendant douze mois. Ses caractéristiques techniques lui permettent de limiter au maximum son impact sur l’environnement. Ainsi, son poids est passé de 48 à 33 grammes, son grammage étant réduit de 25 %. De plus, sur ce poids total, 50 % du plastique est du PET recyclé. « Cette opération va nous permettre de réaliser une économie de 160 tonnes d’emballage et une introduction de 66 tonnes de PET recyclé », annonce Vincent Delozière, directeur général de Refresco, qui poursuit : « La mise au point de cette bouteille va également générer une réduction de 2 860 m3 d’eau et éviter l’émission de plus de 340 tonnes de CO2 ». Ces résultats ont permis à l’entreprise de remporter le trophée Ecotop 2009 délivré par Eco-Emballages.
Créer un nouveau marché
Quant aux gains financiers, Refresco ne souhaite pas en parler. Il faut dire que l’entreprise travaille exclusivement sous marque de distributeur et que chaque centime économisé et dévoilé est un argument pour ses clients en vue de négocier le prix des contrats. Refresco préfère donc miser sur l’argument écologique, en expliquant que la démarche va bien au-delà de la simple conception de la bouteille. Ainsi, l’entreprise a également travaillé sur l’étiquette qui abandonne le plastique au profit du papier, mais aussi sur le bouchon qui est désormais réalisé sans colorant. La palettisation des bouteilles a également été travaillée afin de réduire de 30 % le film de regroupement. « Ces deux premières modifications ne sont pas faciles à faire accepter par le consommateur, argumente Vincent Delozière. En effet, les bouchons blancs n’existent pour l’instant pas dans l’univers des jus de fruits. Ils sont tous colorés, le orange et le vert étant les teintes les plus utilisées. Quant à l’étiquette en papier, c’est le même phénomène. Il va donc falloir que le consommateur et le distributeur s’habituent à ces nouveaux codes ». Le premier client à utiliser cette bouteille sera Leclerc, qui proposera dans quelques jours des nectars d’orange et multifruits sous cette forme.
Ce conditionnement appliqué aux nectars est une petite révolution dans l’univers des jus de fruits. En effet, les nectars (purées de fruits additionnées à de l’eau et du sucre) sont généralement conditionnés en brique, la bouteille étant traditionnellement réservée à des produits plus nobles comme les purs jus. Il s’agit donc là pour Refresco, et son partenaire Leclerc, d’ouvrir un nouveau segment de marché, en proposant une alternative moins coûteuse aux purs jus. « Nous sommes très confiants pour l’avenir, car on observe une croissance de + 24 % des purs jus en bouteille PET. À l’inverse, le segment des nectars, qui représente 350 millions de litres pour un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, est en décroissance. Il s’agit donc d’un secteur à redynamiser et dont les possibilités de croissance sont importantes. Il est certain que les premiers industriels à innover sur ce marché seront ceux qui prendront le plus de parts de marché dans l’avenir », analyse Vincent Delozière.
Une démarche environnementale globale
Si cette nouvelle bouteille en plastique recyclé est la dernière-née des innovations environnementales de l’entreprise, elle n’en reste pas moins qu’une des composantes de la stratégie globale de la société pour limiter son impact sur la planète. En effet, tout chez Refresco est réalisé en prenant en compte le développement durable. En 2009, par exemple, l’entreprise a mis au point un système d’embouteillage qui permet de supprimer les conservateurs dans les boissons gazeuses. Autre initiative récente : le traitement des effluents de son site de Saint-Donas-sur-l’Herbasse. La société traite déjà 700 m3 d’effluents par jour avec un système d’épandage sur 200 hectares agricoles voisins. Ce dispositif sera complété dès cet été par la création d’une bambouseraie de plus de 2 000 m2, qui traitera 15 % des effluents de l’usine.