Bioéthanol : l’excédent pourra aller à l’export
LM : Le 17 mars va marquer la fin de l’appel d’offres pour les usines de bioéthanol. Quel projet avez-vous ?
Claude Lacadée: En partenariat avec la société espagnole Abengoa Bioenergy, nous avons créé une filiale française, il y une dizaine de jours, afin de pouvoir poser notre candidature dans l’obtention des agréments. Un fournisseur pétrolier qui est lié au projet s’est déjà engagé à nous acheter 30 000 tonnes de bioéthanol pour l’intégrer à son carburant.
LM : Au total, 4 projets devraient être déposés, dépassant de beaucoup les 200 000 t de bioéthanol supplémentaires à produire d’ici 2007. Est-ce que tout le monde pourra être pris ?
C.L. : Nous aurons la réponse à la mi-mai. Mais rien n’empêche la construction d’une usine de 180 000 t comme la nôtre et l’obtention d’un agrément de 100 000 t. La différence entre les deux pourra être revendue à l’exportation. C’est d’ailleurs un système que pratique déjà notre partenaire espagnol. Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, il nous faudra de 800 000 à 900 000 tonnes de bioéthanol en 2010 si nous voulons atteindre l’objectif d’incorporation de 5,75 % dans les essences. Et cela correspond à 4 projets de 200 000 t…
LM : Dans ce cas, il faudrait savoir rapidement quel sera le calendrier d’ici 2007, pour anticiper la mise en place des unités de production. Quels sont les retours politiques ?
C.L. : Les représentants des filières ont rencontré Jean-François Copé (ministre délégué au Budget et à la réforme budgétaire) la semaine dernière. Il s’est engagé à trouver un créneau pour aborder la deuxième phase qui porte sur 2007-2010. C’est mieux que rien. Et nous n’excluons pas que le sujet soit abordé lors de la prochaine Loi de Finances. À partir du moment où nous avons des garanties, rien n’empêche de prévoir un calendrier pour la mise en place des usines.