ALLEMAGNE
Les Finances s’interrogent sur le financement du deuxième pilier
Le ministère allemand des Finances campe sur des positions brutales concernant le financement du développement rural. Selon les propositions de la Commission, l’Allemagne devrait pour la prochaine période financière verser 22 milliards d’euros dans ce fonds, et n’en récupérer que 9. Ce ministère ne veut pas accepter cette perspective et exige que les versements allemands soient réduits de 1/3. L’Allemagne ne votera donc aucune directive concernant le développement rural tant que cette question du financement ne sera pas réglée. Elle a par ailleurs confirmé au comité spécial agricole qu’elle maintiendra sa position de plafonnement des dépenses européennes à 1 % du PIB. Mais, pour tenir ces objectifs, il faudrait réduire le développement rural de 40 à 50 milliards d’euros.
Dans un papier qui circule entre ministères allemands, le contenu même des propositions pour le développement rural est massacré. Pour les Finances, on ne peut pas maintenir à l’avenir les aides destinées à augmenter la compétitivité de l’agriculture. Il faut les limiter en montant et dans le temps, en les considérant comme simples accompagnements des réformes du 1er pilier PAC. De même, les responsables s’étonnent qu’on puisse aider les JA jusqu’à 40 ans avec des aides de 40 000 euros, et de l’autre côté subventionner la retraite des agriculteurs dès 55 ans !
C’est fait : Südfleisch est à vendre !
Le groupe n’arrive pas à réduire un endettement de plus de 120 millions d’euros, en dépit de plusieurs renonciations à créances et augmentations de capital. Ses responsables actuels avaient indiqué qu’ils chercheraient un partenaire. C’est une solution plus radicale qui est maintenant envisagée. Deux groupes viennent de se porter candidats à une reprise de Südfleisch : d’une part Bestmeat Food Group (NL) composé de Dumeco, Hendrix (NL) ainsi que de Moksel et Nordfleisch (D) ; et d’autre part le groupe privé Tönnies Fleischwercke à Rheda-Wiedenbrück. Des propositions financières ont été déposées. Les représentants des deux groupes ont discuté avec Südfleisch et DZ Bank pour obtenir de substantielles renonciations à créances. Tönnies aurait même demandé un apurement complet des dettes bancaires, alors que les propositions de Bestmeat paraissent plus « convaincantes » à la banque.
Les responsables de Südfleisch sont partagés : certains penchent pour l’une, et les autres pour l’autre des deux solutions. Manfred Nüssel administrateur de Südfleisch et président de la coopérative Raiffeisen allemande, pencherait pour la solution coopérative de Bestmeat, déjà présent en Bavière avec Moksel. En fait, Tönnies est soupçonné de ne s’intéresser qu’à la filiale bénéficiaire Lutz AG à Waldkraiburg. Pour l’instant les négociations portent encore sur l’ensemble du groupe Südfleisch, mais il y aura des abandons de sites de production.
Cette nouvelle évolution souligne à nouveau l’échec de la coopération allemande dans le secteur de la viande, alors que les coopératives danoises et hollandaises continuent leurs démonstrations de puissance. Si Bestmeat, qui est en train de changer de nom, réussit cette reprise, le groupe hollandais passera devant Danish Crown en n°1 de la branche. La Commission européenne devra également se prononcer dans ce cas.